Publié le 21 Février 2015

Pendant notre exposition « Lumières d’insectes » comme nous devions recevoir des classes d'écoles maternelles et primaires, un quizz était proposé. L’une des questions permettait aux enfants de s’interroger sur les photos de syrphes présentées : il y a en avait trois. Nous leur demandions si le syrphe était une espèce de mouche ou une espèce de guêpe.

Bien sûr la quasi-totalité des enfants sont tombés dans le panneau, disant qu’il s’agissait d’une espèce de guêpe du fait de leur livrée jaune rayée de noir. Occasion pour moi de leur parler du mimétisme.

Ultra-léger motorisé©ChristopheLaurain  -  sélectionnée au concours 2014

Ultra-léger motorisé©ChristopheLaurain - sélectionnée au concours 2014

Syrphe sur coquelicot ©SébastienBerthelot - sélectionnée au concours 2014, prise dans le Loir et Cher

Syrphe sur coquelicot ©SébastienBerthelot - sélectionnée au concours 2014, prise dans le Loir et Cher

Syrphe aux étoiles ©RogerPuff – prise à Verneuil-en-Halatte 2014

Syrphe aux étoiles ©RogerPuff – prise à Verneuil-en-Halatte 2014

En effet les syrphes sont une famille de mouches, donc appartiennent à l’ordre des Diptères, du sous-ordre des Brachycera, mouches muscoïdes aux antennes courtes (brachy du grec "court" d’où aussi "brachycéphale" pour les cranes humains).

Mouches, comme tous les diptères elles n’ont qu’une seule paire d’ailes membraneuses, l’autre paire s’est transformée en "haltères", minuscules petites massues servant de balanciers pour stabiliser leur vol. Leurs yeux sont assez gros, ceux des mâles se touchent alors que ceux des femelles sont bien séparés. Elles ne présentent pas la fameuse "taille de guêpe" des hyménoptères, guêpes ou abeilles, qui de plus ont quatre ailes membraneuses.

La famille des syrphides compte plus de 5000 espèces décrites. On les trouve souvent sur les ombellifères dont le nectar est leur nourriture. Les syrphes contribuent à la pollinisation.

Ces mouches sont les championnes du mimétisme cherchant à ressembler à des hyménoptères comme les bourdons, les guêpes ou les frelons,ou même à certains coléoptères ou lépidoptères.

Ce mimétisme leur permet d’inspirer à leurs éventuels prédateurs la crainte qu’ils peuvent avoir des hyménoptères. Il s’agit ici de se faire passer pour une espèce dangereuse. Dans d’autres cas, l’insecte se fait passer pour une espèce non comestible voire toxique.

L’insecte "mime" imite l’insecte "modèle" (ou référence) et la "dupe" est le prédateur dont les sens, ici la vue, ont été abusés.

Le camouflage est une autre forme de mimétisme. Il s’agit là de mimer l’environnement, de se confondre avec l’environnement, soit par le mimétisme des couleurs, soit par celui des formes.

Je vous propose un bel exemple : un papillon que j’ai pu photographier en 2010 au Brésil.

sur écorce ©RogerPuff – Brésil 2010

sur écorce ©RogerPuff – Brésil 2010

Le distinguez-vous sur l’écorce d’arbre ? Non ?

Vous le verrez nettement mieux sur le sol d’une terrasse du côté des chutes d’Iguazu.

au sol ©RogerPuff – Brésil 2010

au sol ©RogerPuff – Brésil 2010

Je ne suis absolument pas sûr de mon identification, mais – si j’en crois le site du National History Museum à Londres - ce pourrait bien être le craqueur variable ou Hamadryas feronia, largement répandu du sud du Texas à l’Argentine -de la famille des Nymphalidae et de la sous-famille des Biblidinae et du genre Hamadryas, d’après ses ailes marbrées et la marque rouge en S caractéristique de ses ailes antérieures. Ses larves se nourrissent surtout d’euphorbiacées.

Les mâles font un claquement sonore en battant des ailes (d’où son nom de craqueur ?), soit pour attirer les femelles, soit pour éloigner les concurrents ou les prédateurs. Malheureusement je ne l’ai pas entendu voler. …

Fantastique camouflage !

Surtout chance d'en avoir repéré un exemplaire sur son écorce et vu un autre au sol.

Et ce n'est pas tout.

criquet à ailes rouges ©PhilippeDelmer

criquet à ailes rouges ©PhilippeDelmer

Notre ami Philippe Delmer me fait parvenir une photo qu’il a prise près de Narbonne. Un autre bel exemple de mimétisme : oedipoda germanica qui a les ailes postérieures rouges, le criquet à ailes rouges ou encore oedipode rouge, orthoptère de la famille des Acrididae, et que l'on retrouve essentiellement dans les régions chaudes de la France. Il me dit qu’il existe également l'oedipode bleue, espèce semblable à la rouge.

Fabuleux monde animal…

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Publié le 18 Février 2015

L’Agrion de l’Oise compte un nouvel adhérent « entreprise » : Nicolas Moulin, entomologiste.

J’ai fait sa connaissance au colloque Insectinov en décembre 2014, où il présentait un poster sur ces activités.

Nicolas, entomologiste de terrain de 33 ans, a monté sa PME de consultant.

au labo©Nicolas Moulin

au labo©Nicolas Moulin

Très tôt il s’est passionné pour les phasmes et les mantes qu’il a élevés pour mieux les observer. Il s’est orienté naturellement pour ses études supérieures vers les sciences de la vie et de la terre, d’abord à l’Université Orsay, puis à l’Université de Tours, réputée en entomologie, pour y préparer un master professionnel sur insectes et environnement. Il a alors travaillé sur les coléoptères Carabidae (ex. le carabe doré) et les lépidoptères rhopalocères (papillons de jour) Maculaninea ou Phengaris, espèces menacées faisant l’objet d’un plan national d’actions . En effet leurs chenilles ont besoin d’une plante hôte comme toutes les autres espèces de papillon, mais leur développement nécessite aussi la présence d’une fourmi hôte ; les chenilles terminent leur phase larvaire dans des fourmilières. Ce mode de vie complexe rend les espèces très vulnérables aux modifications de leur habitat.

Il a poursuivi par un Master 2 au Muséum national d’Histoire naturelle et les rencontres ont fait qu’il est revenu aux mantes de sa jeunesse.

Aujourd’hui il se partage entre entomologie appliquée (inventaire, suivi de populations, diagnostic par ex. dans le cadre d’études environnementales réglementaires), c’est l’activité professionnelle de sa PME, et étude systématique sur les mantes, c’est sa passion qui le mène en mission en milieu tropical.

un belle fleur©Nicolas Moulin

un belle fleur©Nicolas Moulin

Il porte un très beau projet que je vous laisse découvrir. Il a besoin de soutiens pour mener à bien son expédition "A la recherche des mantes d’Afrique" qui a pour but de compléter la connaissance sur le terrain de ces espèces de l’ordre des Mantoptères, dont nombre seraient encore à trouver, à décrire et à nommer.

Souhaitons lui la réussite.

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Publié le 10 Février 2015

"Tu veux des voyages exotiques ? tu veux des photos d’insectes ? je vais t’envoyer quelque chose de mon voyage en Louisiane en 2012." me dit Jean-Louis, un autre adhérent de l'Agrion de l'Oise.

Et voilà ce que je reçois peu de temps après dans ma boite mail.:

dans le bayou ©Jean-Louis_Montagne

dans le bayou ©Jean-Louis_Montagne

C’est malin… Un superbe alligator.

Jean-Louis se fiche de moi. Cela étant, il ne croyait pas si bien faire car cette photo me rappelle immédiatement une lecture récente dans Philosophie de l’insecte de Jean-Marc Drouin (Seuil, 2014), où l’auteur écrit sous le titre Le crocodile paradoxal (crocodile et alligator c’est caïman la même chose, tout le monde sait cela), rappelant l’évolution dans l’histoire de l’entomologie de ce que l’on mettait dans la définition des insectes :

"Le terme insecte comme le terme latin insectum, comme son équivalent grec entomon, que l’on retrouve dans entomologie, renvoie à l’idée d’entaille, laquelle évoque les étranglements dans la forme du corps. L’étymologie repose donc sur l’aspect segmenté des animaux. Or cet aspect, s’il est commun à toutes les espèces d’insectes au sens actuels, est tout aussi perceptible chez les Araignées, les Scorpions ou les Mille-pattes et même certains Vers. […] La définition étymologique des Insectes comme animaux à entailles semble ainsi très large. Elle paraît encore trop étroite à Réaumur puisque, lorsqu’il publie le premier volume de ses mémoires pour servir à l’histoire des insectes, en 1734, il tient à préciser qu’il ne se limitera ni à l’étude des animaux « qui ont des incisions » ni à celle des animaux « qui ont une certaine petitesse ». Pour illustrer son propos, il n’hésite pas à écrire : « un crocodile serait un curieux insecte ; je n’aurais pourtant aucune peine à lui donner ce nom."

Voilà pour le grand Réaumur. Dans Théologie des insectes, ou Démonstration des perfections de Dieu, Friedrich Christian Lesser - dont nous avons déjà parlé ici - écrit en 1742 après avoir énuméré huit caractères propres aux insectes :

"Mais après avoir examiné un Animal, on ne lui trouve ni ce premier caractère [NdR. les incisions], ni presque aucun des huit autres que je viens d’indiquer, il me semble que ce serait confondre par des noms impropres des choses que la Nature a essentiellement distinguées, que de vouloir donner à un tel animal le nom d’Insecte. Par conséquent, ni les Grenouilles, ni les Crapauds, ni les Serpents, ni les Couleuvres, ni les Vipères, ni les Tortues, ni les Lézards, ni les Crocodiles, ni d’autres Reptiles de cet ordre ne sauraient proprement appartenir au genre des Insectes, quoique des Naturalistes très habiles n’aient pas laissé de les considérer comme tels, faute peut-être d’avoir fait attention aux caractères que nous venons d’indiquer".

Et oui la chose fait débat.

Histoires de crocodiles et de criquets

Encore un vieux grimoire, Abrégé de l’histoire des insectes, pour servir de suite à l’Histoire naturelle des abeilles deGilles-Augustin Bazin en 1751

"Originairement ce nom a été donné par les Latins à ceux dont le corps long est partagé par anneaux, comme s’il était coupé en plusieurs parties ou composés d’autant de pièces que l’on voit d’anneaux : mais peu à peu on a oublié l’origine du nom, et on a confondu sous la même dénomination, et sans égards aux incisions, tous les petits animaux qui ne sont point de ceux que nous entendons par les distinctions de quadrupèdes, oiseaux et poissons. […]. Il semble que communément l’on n’ait eu égard qu’à leur petitesse. […] On n’hésite point de mettre le lézard dans la classe des insectes, mais le genre des lézards s’élève jusqu’au crocodile. Il n’y a donc plus de mesure qui puisse déterminer la longueur d’un insecte, ou il faut se résoudre à traiter le crocodile d’insecte.

Voilà donc avec quels errements les entomologistes du XVIIIème sicle peinaient à délimiter la classe Insecta. Donc il ne suffit pas d’être prédécoupé comme notre alligator semble l’être ou d’être minuscule pour être un insecte.

Passons sur cet épisode et revenons à nos arthropodes terrestres. Jean-Louis m’avait aussi envoyé la photo du paysage où il avait photographié l’insecte : le bayou de Segnette , un parc d’état à l’ouest de Westwego dans la banlieue de La Nouvelle Orléans :

Le bayou de Segnette ©Jean-Louis_Montagne

Le bayou de Segnette ©Jean-Louis_Montagne

Il joignait la photo cette fois-ci d’un véritable insecte, encore que vu de dessus il me faisait penser à un beau homard qui aurait perdu ses pinces. Mais la photo était à faible définition et même à l’agrandissement je distinguais mal l’anatomie de l’animal. Je voyais bien qu’il était plutôt noir, qu’il avait six pattes, deux antennes et, signe particulier une ligne longitudinale blanche partageant le corps de la tête à l’extrémité de l’abdomen.

L’insecte à identifier©Jean-Louis_Montagne

L’insecte à identifier©Jean-Louis_Montagne

Mes recherches m’ont même fait croire - mais je ne suis pas entomologiste vous le savez - qu’il s’agissait de blister beetle, en français méloé un coléoptère, d'une famille d'insectes qui secrètent de la cantharide, peut être Epicauta floridensis. Mais la tête ne collait vraiment pas. J’ai envoyé une photo de ce méloé à Jean-Louis qui m’a affirmé que cela n’avait absolument rien avoir avec ce qu’il avait vu.

Mais il avait heureusement conservé la photo d’origine avec une bonne définition et il a pu me transmettre quelque chose de nettement plus lisible, même si on focalisait sur l’insecte :

 Est-ce bien un criquet lourdaud ? ©Jean-Louis_Montagne

Est-ce bien un criquet lourdaud ? ©Jean-Louis_Montagne

Et là aucune ambiguïté, j’avais affaire à un bel orthoptère. Oui mais lequel ?

Rapidement j’ai eu la conviction qu’il s’agissait d’un grasshopper, un criquet. Selon Jean-Louis la bestiole faisait environ 4 cm et n’avait pas bougé pendant tout le temps de l'observation.

Mes recherches à partir de photos sur le net et divers sites anglophones m’ont conduit à la forme sombre (dark morph) d’un adulte de Lubber grasshopper (littéralemend criquet lourdaud), Romalea guttata ou microptera, une espèce d'orthoptères du sous-ordre Caelifera de la famille des Romaleidae, répandu dans le sud et le sud-est des Etats-Unis (Louisiane, Floride, Mississippi, Géorgie,…).

A noter que grasshopper, littéralement « celui qui saute dans l’herbe », est souvent traduit en français par sauterelle. Les scientifiques réservent le terme de criquet au sous-ordre Caelifera et celui de sauterelle aux espèces de la famille des Tettigoniidae, appartenant au sous-ordre Ensifera, caractérisé entre autres par la tarière en forme de sabre de la femelle, comprenant également les grillons et les courtilières. Vous me suivez ? Oui je sais, c’est bien compliqué tout cela et je m’y perds moi-aussi.

Cela étant la forme la plus répandue de Romalea guttata est colorée :

Romalea guttata ©Klaus Hoffmeier GNU Free Documentation License 3/10/03

Romalea guttata ©Klaus Hoffmeier GNU Free Documentation License 3/10/03

Si vous voulez voir la forme « noire » je vous renvoie à une photo de l’Université du Mississipi et vous verrez que le doute est à peine permis, si ce n’est qu’on apprend que l’insecte peut atteindre 2,5 à 3 pouces (64-76 mm) alors que celui photographié par Jean-Louis ne faisait que 40 mm., sans doute n’avait-il pas fini de grandir.

Et si on l’appelle lubber, c’est à dire lourdaud, c’est qu’il ne bouge pas beaucoup. Il est incapable de voler avec ses ailes atrophiées. Il marche ou fait de petits sauts. L’insecte de couleur noire est aussi appelé diable-noir et en Louisine Devil’s horse ou en cajun cheval-diable, On le trouve aussi sous le nom de Giant Locust, c’est à dire cricket pélerin géant.

Histoires de crocodiles et de criquets

Encore une belle histoire, cette fois-ci dans les bayous du côté d’Old man River et ses bateaux à roues à aubes. On aurait même pu voir passer sur leur radeau le jeune Huckleberry Finn et son ami Jim...

Sacré bonhomme de fleuve, sacré bonhomme de fleuve,

Il doit bien savoir quelque chose,

Mais il ne dit rien,

Il suit simplement son cours,

Il va imperturbablement son chemin.

Extrait de Ol’ Man River

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Publié le 4 Février 2015

Une de nos adhérentes, Céline, a passé les fêtes de Noël en Guadeloupe.

Avant qu’elle ne parte, je lui avais demandé de prendre, si elle le pouvait, des photos d’insectes. Lorsqu’elle est revenue, la récolte était maigre. "Je n’ai pratiquement pas vu d’insectes" m’a-t-elle dit désolée, "On ne voit rien" a-t-elle ajouté "à part quelques micro-mouches piquantes, les yen-yens, on les sent surtout, quelques araignée ; sans oublier la nuit de belles lucioles, des bèt-a-lanp, mais je n’ai pas pu en photographier". C’est sûr, beaucoup d’insectes se cachent le jour et photographier de nuit n’est pas facile.

Céline avait toutefois réussi à photographier deux belles chenilles, que j’ai pu identifier. Je vais vous les présenter. Elles sont quasi emblématiques de l’ile.

La première, très grosse, très colorée, des anneaux vert clair et noir, aux extrémités de l’orange et du rouge avec une antenne fièrement dressée à la queue, a été vue sur la baie de Terre-de-Haut aux Saintes, une des plus belles baies du monde …

Chenille du sphinx du frangipanier ©CelineArdi

Chenille du sphinx du frangipanier ©CelineArdi

C’est la chenille d’un papillon, le sphinx du frangipanier (Pseudosphinx tetrio). Elle peut atteindre 15 cm de long. Ses couleurs vives la protègent des oiseaux qui redoutent sa toxicité. Avec ses mandibules puissantes, elle dévore les feuilles des frangipaniers rouges ou blancs, ces arbustes Plumera sont répandus dans tous les pays des tropiques, à Tahiti leurs fleurs parent l’oreille des belles vahinés. La chenille s’attaque aussi à celles de l’allamanda, autre arbuste à fleurs d’Amérique centrale. Ceci dit, les botanistes estiment que l’arbre attaqué produit plus de fleurs et de fruits, ce serait donc plutôt bénéfique. Le sphinx du frangipanier est un papillon de nuit (Lépidoptère, sous-ordre des Hétérocères, famille des Sphingidés) aux ailes gris-marron. Rien à voir donc avec les couleurs vives de sa chenille. Certains en Guadeloupe l’appellent la chenille "rasta" à cause des ses couleurs caractéristiques, mais on verra plus loin qu’en fait la véritable chenille "rasta" est très différente.

On trouve ce lépidoptère aux Antilles, mais également du sud du Brésil jusqu’au sud des Etats-Unis.

Céline a pu photographier une seconde chenille sur un mur, près de buissons de lauriers à Grande-Terre dans la marina de Saint-François entre l’Anse des Rochers et la Pointe des Châteaux.

Chenille "rasta" ©CelineArdi

Chenille "rasta" ©CelineArdi

Cette chenille jaune orangé avec des touffes et des points noirs est nettement plus petite et fait environ 40 mm. C’est la chenille d’un papillon de Syntomeida epilais de la famille des Arctiidae (la famille des Ecailles que nous connaissons en France). A noter qu’on compte 11000 espèces dans le monde, leurs chenilles sont toujours très poilues et on les appelle chenilles "hérissonnes".

Le papillon est diurne (sous-ordre des Rhopalocères) avec un abdomen bleu tacheté de blanc dont l’extrémité est rouge sur 2 anneaux "comme un feu rouge" dit ma petite-fille. Ses ailes sont bleu-violet métallique avec "comme des gouttes de peinture blanche" dit-elle encore (je vous laisse le soin d’aller vous-même chercher sa photo). On le trouve dans les Antilles, également en Floride et en Géorgie aux Etats-Unis, au Mexique et au Honduras.

La chenille se plait à consommer les plantes ornementales, comme les lauriers roses où Céline l’a vue, d’où son nom en anglais oleander caterpillar, la chenille du laurier rose. D’après le site de l’INRA elle n’a été signalée qu’en 1981 en Martinique, où elle est devenue rare) et en 1982 en Guadeloupe, où apparue autour de l’aéroport de Raizet à Pointe à Pitre, elle a envahi toute la Grande-Terre.

C’est elle la vraie chenille "rasta", le site du parc national de Guadeloupe signale bien la confusion qui est faite entre ces deux chenilles. Chenille "rasta", chenille "hérissonne"… dreadlocks rastafari à la Bob Marley et musique reggae ou poils raides et piquants du hérisson … au fait une citation anonyme "Des scientifiques ont réussi à croiser un ver de terre et un hérisson : ils ont obtenu vingt centimètres de fils de fer barbelé". Ici nous n’en avons que 40 mm, mais si on n’en met 5 bout à bout…

Mais je ne résiste pas à citer Bob Marley "Dieu a créé les gens en technicolor. Dieu n’a jamais fait de différence entre un noir, un blanc, un bleu, un vert ou un rose". Je pense qu’il en va de même pour les chenilles et les papillons…

Bref et pour conclure sur les chenilles, Céline a eu la chance (mais la probabilité était élevée à la Guadeloupe) de tomber sur la fausse et sur l’authentique chenille rasta. Dommage qu’elle n’ait pas photographié leurs papillons…

Ceci dit, elle a tout de même ramené une photo de lépido.

Flambeau ©CelineArdi

Flambeau ©CelineArdi

Ce grand papillon (envergure environ 80-90 mm) est Dryas julia, ou Flambeau, ou papillon Flamme, un lépidoptère de la famille des Nymphalidae, sous-famille des Heliconiinae. Cette espèce est plus ou moins orange. La sous-espèce guadeloupéenne, est présente en République Dominicaine d’où son nom Dryas julia dominicana. Il s’agit ici d’un mâle car la femelle ne présente pas de marques noires prononcées.

Et là notre adhérente n’a pas photographié la chenille du Flambeau qui est noire piquetée de blanc, avec des grands poils dressés et des pattes marron clair. On ne peut pas tout avoir.

L’insecte est présent aux Antilles, en Amérique Centrale, au sud du Mexique et en Floride. Il migre au nord au Nebraska. On le trouve en forêt claire au bord des rivières et dans les jardins fleuris.

Flambeau ©RogerPuff

Flambeau ©RogerPuff

Et en recherchant dans mes archives, je trouve ce Flambeau que j’avais pu photographier en juin 2010 dans la serre du Naturospace d’Honfleur.

Alors quand vous êtes en vacances pensez à photographier des insectes et à nous les envoyer, nous nous ferons une joie de publier vos clichés. Et si vous rédigez l’article ce sera encore mieux. N’oubliez pas, ceci dit, de photographier la famille, les monuments et les paysages, sinon vous pourriez avoir des remarques désagréables au retour lors de vos séances photos.

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