Publié le 26 Avril 2014

Les insectes, tels le moustique, sont susceptibles de transmettre de graves maladies virales aux humains comme la fièvre jaune, la dengue, etc. Mais eux aussi, surtout les lépidoptères (les papillons), sont les victimes de virus, comme on va le voir.

Les maladies ravageaient les élevages de vers à soie, les sériciculteurs étaient menacés de faillite, quand Louis Pasteur fut appelé en 1865 pour étudier les causes de cette crise. Ses études – je passe sur les détails et les controverses, mirent en évidence la pébrine, maladie éminemment contagieuse causée par un champignon, en fait une maladie microbienne, qu’il réussit à enrayer par sélection des chrysalides. Une autre maladie, la flacherie, causée par l’ingestion de feuilles de mûrier infectées, lui tint tête et il le reconnu en 1878, mais en soutenant que les sériciculteurs n’avaient pas suivi ses conseils. En fait cette maladie existe sous plusieurs formes, dont une virale. Trois virus sont en cause. Seuls ou associés à une infection bactérienne, ils détruisent les intestins du vers à soie.

Parmi les causes de la mortalité des abeilles domestique, figure un acarien parasite, le Varroa, qui est le vecteur d’un virus qui serait impliqué dans l’effondrement des colonies.

Tout d’abord il me faut rappeler que les virus sont des organismes pathogènes (qui provoquent une maladie), ultramicroscopiques (moins de 250 nanomètres, mais on admet aujourd’hui qu’il y en a des virus géants, les pandoravirus, allant jusqu’à 1000 nm, soit un micron). Ils sont constitués d’une enveloppe protectrice (capsule) de nature protéinique ou lipoprotéinique contenant un seul type d’acide nucléique soit ADN (acide désoxyribonucléïque) soit ARN (acide ribonucléique). Une fois à l’intérieur d’une cellule de leur hôte spécifique (humain ou animal), ils vont pouvoir dérégler le fonctionnement de cette cellule et notamment l’utiliser pour se répliquer, c’est à dire faire des copies d’eux-mêmes. Ce sont des parasites cellulaires obligatoires, qui sont obligés d’utiliser la machine cellulaire pour se multiplier. Ils ne sont en principe pas considérés comme des organismes vivants, mais le débat est ouvert.

Mais revenons aux virus chez les insectes, les entomovirus. Il en existerait environ 1600 espèces, enfin connues à ce jour, isolées sur 1100 espèces d’insectes ou d’acariens. Chez les insectes, la transmission des virus se fait, comme on l’a vu pour le ver à soie, essentiellement par ingestion de nourriture contaminée. Les entomovirus sont largement disséminés dans la nature. Pour assurer leur transmission, les virus agissent soit en très grand nombre dans un organisme (cas des iridovirus), soit contenus dans des matrices très résistantes (des macromolécules d’acides aminés liés entre elles par des liaisons peptidiques). Cela se complique, je vais essayer de rester simple…

Pour ce dernier type, on distingue 3 familles les entomopoxvirus, les cupovirus et les baculovirus. Ce sont ces derniers qui nous intéressent. Nous ne parlerons pas des autres, c’est déjà bien compliqué comme cela.

Les baculovirus (gros virus en forme de bâtonnet de 350 nm de long et de 50 nm de diamètre) ne se trouvent que chez les arthropodes, surtout chez les insectes, mais aussi chez certains crustacés (crevettes notamment). Ils peuvent infecter plus de 600 espèces d’insectes comme les larves de mites, de symphytes ou de moustiques. Ils ne sont pathogènes que pour les insectes (entomopathogène), donc inoffensifs pour les vertébrés, donc pour les humains. Ils sont aussi particulièrement intéressants pour nous parce que ce sont les seuls virus à ADN de taille suffisamment grande pour qu’on puisse y introduire de très grands fragments d’ADN étranger.

On comprend que si on maîtrise les baculovirus, il va être possible de les utiliser pour la lutte biologique contre certaines espèces nuisibles, notamment celles qui ravagent les cultures, ce qui va permettre d’éviter l’utilisation de pesticides chimiques. On utilise aujourd’hui – surtout dans les pays du Sud - plusieurs préparations à base de virus pathogènes, qui assurent la destruction de chenilles de papillons.

Mais une autre application des baculovirus, mise en œuvre depuis les années 1980, est particulièrement utile en médecine humaine ou vétérinaire. Il s’agit de la production de protéines recombinantes, identiques aux protéines naturelles. Pour ce faire on remplace le gène codant d’une protéine de virus par le gène d’une protéine étrangère. Ces protéines recombinantes vont non seulement pouvoir être utilisées pour le diagnostic de maladies humaines ou animales, mais être utilisées en thérapie. On va pouvoir notamment produire, par exemple, des anticorps et des vaccins. Un vaccin antigrippe ainsi produit – FluBlok mis au point aux Etats-Unis - a été testé avec succès sur l’homme, les résultats ayant été publiés en 2007 et l’autorisation de mise sur le marché a été délivrée aux Etats-Unis en 2013. Ce type de production sur cellules d’insectes est plus rapide – environ 2 mois - que celui par incubation en œufs fécondés de poules qui nécessite 4 mois à partir de l’identification du virus à combattre. Cela permet de réagir plus rapidement à l’épidémie annuelle de grippe (où de nouvelles souches de virus apparaissent chaque année) ou à une pandémie. Pour mémoire la pandémie de grippe de 1918 ou « grippe espagnole », due à une souche particulièrement virulente et contagieuse de grippe (le virus H1N1), aurait– selon des évaluations récentes – fait jusqu’à 100 millions de morts.

Donc pour produire ces virus bénéfiques à partir des baculovirus, vous avez bien compris : on n’élève pas des insectes à qui on ferait ingérer des aliments infectés par des virus. On utilise des cultures de cellules d’insectes en milieu nutritif dans des réacteurs de plusieurs centaines de litres à paramètres physico-chimiques (température, pression, CO2, …) contrôlés. La protéine recombinante est ainsi produite en grande quantité et purifiée avant utilisation chez l’homme. Les insectes qui fournissent leurs cellules les plus utilisés sont celles de deux lépidoptères : Autographa californica (famille des Noctuidae) et Bombyx mori (bombyx du ver à soie, famille des Bombycidae).

Le développement est très rapide. Je passe sur les détails de la technologie, les phases de culture et de purification. Ce type de production reste encore coûteux.

Voilà désolé, ce n’est pas simple et je ne suis pas sûr - moi - d’avoir tout compris, loin de là. Sachez donc que les maladies virales des insectes peuvent être pour l’homme un bienfait, que ce soit en lutte biologique pour éviter l’emploi de pesticides chimiques, ou en médecine pour produire des vaccins, diagnostiquer ou traiter des maladies.

Merci les insectes.

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Publié le 19 Avril 2014

Le 12 avril dernier, L’Agrion de l’Oise, en étroite collaboration avec Mai du Cinéma, une association de cinéphiles de Pont-Sainte-Maxence, a proposé à ses amis un programme de films consacrés aux fourmis.

Il y avait en ouverture le film « Minuscule, la Vallée des Fourmis perdues » sorti fin janvier de cette année, où une petite bande d’une vingtaine de fourmis bien déterminées, assistées d’une charmante coccinelle provisoirement handicapée, découvrent une boite de sucre en morceaux et la transportent sur des kilomètres pour rejoindre leur fourmilière, attaquée par d’autres fourmis guerrières celles-là. Bien entendu, nos héroïnes à la fin … à vous de deviner.

Oui la fourmi, véritable haltérophile, est capable de porter de lourdes charges. On estime généralement qu’une fourmi peut porter ou tirer 60 fois son propre poids. Imaginez-vous, Monsieur le Français moyen, mesurant 175,6 cm pour 77,4 kg, portant 4644 kg ? Faut le faire, non ? Et en plus, 60 fois son propre poids c’est pour la fourmi coupeuse de feuille. Les fourmis tisserandes soutiennent 100 fois leur poids en tenant un objet entre leurs mandibules.

Les fourmis font leur cinéma

Ceci dit le brave bousier pourrait porter plus de 1000 fois sa propre masse. Mais ne voilà t-il pas qu’une étude américaine soutient que la fourmi serait capable, grâce à l’articulation très résistante de son cou « dotée de microstructures en forme de bosses et de plis », de supporter théoriquement entre 3400 et 5000 fois son poids avant de perdre la tête. Cela ne signifie en effet pas que les fourmis peuvent effectivement porter de telles charges, mais qu’elles peuvent les supporter, l’expérience a été faite en centrifugeuse.

Mais quel est, me direz-vous, le poids d’une fourmi ? Il varie selon sa taille et il existe 12600 espèces reconnues à ce jour. Leur taille varie de 0,75 à 52 mm (plus pour les reines) et leur poids de 1 à 150 milligrammes. Admettons une fourmi de 15 mg, déjà une belle bête de plus de 5 mm, elle pourrait donc porter 60 x 15 = 900 mg soit 0,9 g. Il en faudrait donc plus de 1100 pour porter un kilogramme de sucre. Mais c’est du dessin animé... et si le scénariste a pris pour hypothèse 3540 fois son poids, un rapide calcul montre qu’il suffit effectivement de moins de 20 fourmis, et encore la boite de sucre n’était pas pleine.

Mais rien ne nous dit qu’une fourmi de 18 mètres, je sais ça n’existe pas, pourrait porter sur son cou 60 fois son poids. Je vous laisse à vos réflexions.

Les fourmis font leur cinéma

L’autre film « Quand la Marabunta gronde » était un film romantico-catastrophe de 1954, se passant au Mexique, où les héros sont menacés par la marabunta, c’est à dire une migration massive de fourmis ravageant tout sur son passage.

La marabunta « qui gronde » en fait cela ne ferait pas autant de bruit que cela. Cette migration destructrice de fourmis légionnaires, dont les colonies peuvent aller jusqu’à 20 millions d’individus, est aussi appelée par les hispanophones plaga de hormigas, la plaie de fourmis, pensez aux Dix plaies d’Egypte de la Bible…

Le grand écrivain Maurice Maeterlinck écrit dans « La vie des fourmis » après avoir évoqué les guerres entre fourmis – ce qu’on voit d’ailleurs aussi dans « Minuscule » :

« A ces fourmis belliqueuses, il convient […] de joindre les grandes et redoutables fourmis visiteuses de l’Afrique du Sud, de la Guyane, du Mexique er du Brésil : les Dorylini, les Ecitini et les Lepatnillini. Elles ne font pas la guerre à proprement parler, parce que rien ne leur résiste et qu’elles ne rencontrent jamais, pas plus que la tornade ou le typhon, un adversaire qui ose leur barrer la route. Les Dorylines d’Afrique, […], sont, comme les Ecitini […], d’énormes fourmis aveugles, exclusivement carnivores, n’ayant d’autre industrie que le massacre et le pillage, ne fondant pas de villes mais jalonnant leurs routes de camps ou plutôt de bivouacs, forcément nomades, parce qu’elles dévastent rapidement et complètement les lieux où elles s’arrêtent.

Elles organisent militairement, méthodiquement leurs expéditions prédatrices. Elles se font précéder de quelques éclaireurs ; mais bientôt, impatientes de pillage et de carnage, surgissent à flots de toutes les crevasses et inondent la plaine ou la jungle. Marchand à pas de charge, elles serrent leurs rangs entre deux haies d’officiers à grosse tête et à mandibules crochues qui les protègent, les dirigent, les surveillent et à la moindre alerte, fondent sur l’ennemi. […] »

Les fourmis font leur cinéma

Mais il n’y a pas que ces deux films qui traitent de fourmis. Sans prétendre être exhaustif, on a pu voir des dessins animés bien sympathiques comme :

  • « FourmiZ » (Eric Darnell et Tim Johnson) en 1998
  • « Lucas fourmi malgré lui » (John A. Daves) en 2006

Mais aussi des films d’horreur avec des fourmis mutantes et forcément géantes comme :

  • « Des Monstres attaquent la ville » (Douglas Gordon) en 1953
  • « L’empire des fourmis géantes » (Bert L. Gordon) en 1977

Et ce n’était pas la très poétique « fourmi de dix huit mètres, avec un chapeau sur la tête» ou « trainant un char plein de pingouins et de canards » du poète Robert Desnos, loin de là, « ça n’existe pas, ça n’existe pas »…

Crédits photos : Avecousansailes, Philippe Delmer, Roger Puff

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Publié le 13 Avril 2014

Dans L’Express n°3274 du 2 avril, je tombe sur un très bon article « Sur les toits de Paris… des fermes ». Bon titre vous en conviendrez, mais quelle déconvenue pour moi. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a quelques semaines, après ma visite au Salon de l’Agriculture, je voulais écrire un papier sur le sujet. Ceci dit je ne vais tout de même pas me comparer à ce grand magazine qui me coiffe sur le poteau.

Sur le stand d’AgroParistech, j’avais en effet suivi une conférence sur ce thème vu l’intérêt de cette agriculture urbaine pour la biodiversité. En me documentant, j’avais repéré d’excellentes photos sur les réalisations américaines, notamment celle de Brooklyn Grange à New-York que la conférencière avait citées. J’avais demandé l’autorisation à Brooklyn Grange d’en utiliser une pour mon article, mais manque de chance, c’était bien possible mais il fallait payer des droits, ce que notre petit blog associatif ne peut pas encore se permettre. Alors j’ai mis mon papier sous la pile des projets d’articles en attendant de faire moi-même un cliché quelque part.

Mais là, je ne peux plus attendre, il faut que je sorte mon papier, qui plus est sans que cela paraisse être un plagiat de celui de l’Express. Cerise sur le gâteau, je ne retrouve pas mon premier jet…

Alors voilà pour la photo :

L’agriculture urbaine et les insectes

La conférence au Salon de l’Agriculture partait des bons vieux jardins ouvriers – aujourd’hui jardins familiaux ou associatifs - en périphérie des villes pour arriver à une agriculture ou un maraichage au sein même des villes, y compris et surtout utilisant les toitures.

Elle faisait référence aux expériences menées par l’école d’ingénieurs agronomes AgroParisTech, qui exploite depuis décembre 2011 un potager urbain expérimental (Topager) sur les toits du Centre Claude Bernard à Paris, en collaboration avec des chercheurs de l’INRA Versailles-Grignon, de l’Ecole normale et du Muséum national d’Histoire naturelle. La culture se fait sur un terreau composé de déchets organiques, permettant de recycler des déchets ménagers après lombricompostage en pied d’immeubles ainsi que des produits d’élagage des arbres de la ville. Le projet étudie également l’atteinte éventuelle des cultures par la pollution urbaine, notamment atmosphérique par les gaz ou les poussières.

Le journal Le Monde avait d’ailleurs publié en juillet 2012 un article « Agriculture urbaine : l’avenir est sur les toits » sur cette expérimentation avec une vidéo que je vous invite à regarder.

Les résultats sont positifs et la pollution sur les toits serait manifestement nettement moindre qu’au niveau de la rue. Les sols artificiels sur les toits sont aussi souvent beaucoup moins pollués par les retombées industrielles, métaux lourds entre autres, que les jardins maraîchers ou les champs en périphérie urbaine. En plus en ville, on utilise moins de pesticides.

Bref la culture en toiture peut être très intéressante dans les villes – où plus 50 % de la population mondiale se retrouve - surtout si elle est pratiquée de façon écologique. Bien sûr à Paris, il paraît difficile de transformer les toits des immeubles haussmanniens en jardins suspendus, mais il y a par ailleurs beaucoup de toits-terrasses, surtout dans les récents quartiers de bureaux, qui pourraient devenir de superbes jardins potagers. Dans l’article de L’Express, une élue parisienne dit qu’une superficie de 2,5 ha pourrait nourrir 450 habitants. Les légumes cultivés sans addition de pesticides et autres engrais chimiques seraient particulièrement sains.

Dans son programme la candidate à Paris, Anne Hidalgo, aujourd’hui élue, propose d’ailleurs de végétaliser 100 ha de toitures et de façades, dont 30 % pour produire des fruits et des légumes, pour un coût de 114 M€. Selon l’Institut Montaigne, l’Atelier parisien d’Urbanisme a recensé près de 80 ha végétalisables, dont 14 appartenant à la municipalité, le reste appartenant à des propriétaires privés qu’il faudra subventionner.

Cela étant une barre d’habitations à Romainville (Seine-Saint-Denis) a déjà été équipée et il y a des projets à Roubaix, Lille et Bordeaux, dans le Val-de-Marne. Une société UrbAgri a été créée, s’inscrivant dans l’économie sociale et solidaire, dont les objectifs sont de promouvoir des projets d’agriculture urbaine dans des friches et sur des toits, avec création d’emplois à la clé.

On connaissait déjà les abeilles des ruches de l’Opéra, dont le miel est paraît-il (je ne l’ai pas goûté) d’excellente qualité. Ces jardins en toiture, qui pourraient représenter à Paris et sa proche banlieue plusieurs centaines d’hectares, seraient un bonheur non seulement pour les habitants ou les petits exploitants, mais aussi pour les abeilles domestiques de nombreux ruchers, et les autres insectes pollinisateurs : thrips, guêpes, mouches, coléoptères, mites et autres …. Je n’oublie évidemment pas les nombreuses espèces d’abeilles sauvages que l’on peut trouver dans les espaces urbains. Le programme européen Urbanbees qui s’achève, étudie d’ailleurs les conditions favorables au développement en ville de ces abeilles sauvages. En France dans le cadre de ce programme, elles font l’objet d’expérimentation de la part de l’association Arthropologia à Lyon, notamment à Gerland et au Parc de la Tête d’Or.

L’agriculture urbaine et les insectes

Pour être complet, même sans photos, il me faut évoquer les expériences aux Etats-Unis, notamment celles de Brooklyn Grange Farm à New-York, qui est le leader en la matière avec, sur 2 immeubles, les plus grandes surfaces de toitures exploitées et qui produit environ 25 tonnes de légumes par an. Il y a également des ruches installées sur ces toits, ainsi que quelques petites serres de forçage. Cette organisation joue également le rôle de consultant et de conseil pour développer ce type d’activités. Elle travaille avec de nombreuses associations à but non lucratif dans des actions à caractère social.

A Montréal au Canada, où la température hivernale est encore plus basse qu’à New-York, ce sont essentiellement des serres qui occupent les toitures. La ferme expérimentale LUFA à Montréal cultive 31000 pieds carrés (2880 m2) et dit ainsi pouvoir nourrir 2000 personnes « en produits, frais, sains et nutritifs », ce qui est manifestement un meilleur rendement que celui annoncé plus haut pour Paris. LUFA pratique la lutte biologique et annonce :

« Les insectes : dès qu'on cultive, on les attire. Tout fermier, qu'il soit en ville ou à la campagne, doit contrôler la présence des insectes nuisibles. Nous savons aussi que certains pesticides, herbicides et fongicides sont liés à de sérieux problèmes de santé et pour nous, ils ne font pas partie de la solution. Aux Fermes Lufa, nous utilisons des contrôles biologiques pour vaincre les insectes nuisibles. Cela nous permet de produire des légumes sans pesticides, herbicides et fongicides synthétiques […] En utilisant des contrôles biologiques et en maintenant la propreté des serres, nous sommes en mesure de cultiver des aliments sains et nutritifs. Plus précisément nous relâchons des insectes bénéfiques dans les serres pour combattre des insectes ravageurs. Les coccinelles, par exemple, sont introduites dans les serres pour aider à limiter les populations de pucerons qui endommagent les plants en se nourrissant de leur sève. Nous utilisons plusieurs types d’insectes pour en combattre de nombreux autres et nous avons développé un logiciel de lutte biologique nous permettant d’assurer que nos produits sont sains et délicieux. »

Par ailleurs une association de Montréal, Agriculture Urbaine MTL, conseille les citadins pour aménager leurs jardins de façon à en faire « un oasis de biodiversité ». Voilà ce qu’elle écrit :

« Que ce soit par le verdissement des quartiers ou la mise en place d’espaces regroupant une grande variété de plantes, les différents projets en agriculture urbaine favorisent la biodiversité urbaine. En offrant un lieu de nourriture et d’habitation, les jardins maraîchers sont, entre autres, des espaces essentiels pour les abeilles solitaires et autres insectes pollinisateurs. En voulant s’approprier les toits pour la mise en place de jardins, le mouvement de l’agriculture urbaine joue aussi un rôle pour la biodiversité. Les toits verts sont des refuges pour la biodiversité urbaine.»

L’agriculture urbaine et les insectes

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Publié le 5 Avril 2014

Le week-end dernier j’étais du côté du Tréport et en haut de la falaise j’ai remarqué de petits insectes en grand nombre : de petits coléoptères verts, des moucherons et également quelques coccinelles.

Ces coccinelles étaient de couleurs différentes, il y en avait des oranges, des jaunes et des rouges avec un nombre de points variable. Indubitablement des coccinelles asiatiques. J’ai pu faire quelques photos mais de qualité médiocre malheureusement.

Que peut-on dire de ces bestioles ? Originaires d’Asie, ces coccinelles Harmonia axyridis ont été utilisées pour la lutte biologique aux Etats-Unis dès 1916, plus systématiquement à partir des années 60. Des pullulations ont été observées aux Etats-Unis au nord-est en 1988 et au nord-ouest en 1990. En Europe les observations de pullulations remontent aux débuts des années 2000 en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. En France elles sont apparues en 2004 dans le Nord-Pas-de-Calais, en Picardie et en Ile-de-France, à présent elles sont en Normandie, en Champagne-Ardennes….

Les coccinelles asiatiques

Cette espèce avait au départ tout pour plaire, importée pour lutter contre les pucerons, comme le fait notre bonne vieille Bête à Bon Dieu, qui, selon une légende remontant au Xème siècle, tiendrait son nom d’une coccinelle qui s’était posée avec obstination sur le cou d’un condamné, qui clamait son innocence et qu’on allait décapiter. Cette intervention du petit coléoptère fut considérée comme divine et lui valu ce surnom sympathique.

La coccinelle asiatique, très vorace, mange les pucerons et aussi d’autres insectes comme les psylles, les cochenilles, ainsi que des larves d’autres coccinelles, voire de lépidoptères. Elle s’attaque même aux fruits et peut gâter les vendanges. Elle a, dans certaines régions, supplanté la coccinelle autochtone.

Les coccinelles asiatiques

A l’automne on les voit se regrouper en quantité (par un bel après-midi ensoleillé de fin de saison, habillé de blanc, je me suis vu couvert d’une vingtaine de coccinelles de toutes couleurs avec des taches plus ou moins nombreuses, voire sans tache). Elles vont quelquefois pénétrer dans les maisons où elles hiberneront. Elles ne mangent pas pendant cette pause, ne se reproduisent pas, ne font pas de dégâts, sauf si on les écrase... C’est néanmoins assez dérangeant d’abriter chez soi une kyrielle de ces insectes. Au printemps elles vont quitter leurs abris pour se reproduire, pondre leurs œufs qui donneront des larves qui, comme les adultes, se nourriront de pucerons. Plusieurs cycles de reproduction se succèderont jusqu’à l’automne.

Les pullulations de la coccinelle asiatique ont fait d’elle un insecte invasif nuisible risquant d’affecter les écosystème locaux, détériorant des productions viticoles, gênante dans les habitations, responsable même de quelques cas d’allergies (observés aux Etats-Unis). Selon les spécialistes de l’INRA, les coccinelles qui nous envahissent en Europe sont originaires d’Amérique du Nord et ont pu se mélanger à d’autres espèces locales.

Un observatoire a été mis en place et collecte grâce à un réseau d’entomologistes en régions les informations sur l’expansion des populations de coccinelles asiatiques.

Les coccinelles asiatiques

A noter que par ailleurs l’INRA avait également importé des coccinelles de Chine dès 1982 pour la lutte biologique dans le Midi. Aujourd’hui la société française Biotop propose des coccinelles mieux adaptées au biocontrôle et ne présentant pas le risque de pullulation. Développée depuis 1995 à partir de Harmonia axyridis, la coccinelle Coccibelle® est une souche "sédentaire", incapable de voler, qui peut être utilisée au stade larvaire sur les plantes basses. Biotop propose également d’autres souches d’espèces adaptées à différents types de culture, comme Coccifly® (Adalia bipunctata) ou Coccilaure® (Hippodamia undecimnotata).

Les coccinelles asiatiques

Il faudra y regarder à deux fois quand vous verrez une supposée "Bête à Bon Dieu" dans votre jardin.

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Publié le 3 Avril 2014

Un peu de publicité pour notre manifestation : 2 films consacrés aux insectes, plus particulièrement aux fourmis :
- Minuscule, la Vallée des Fourmis perdues
- Quand la Marabunta gronde
projetés le samedi 12 avril au Cinéma Palace de Pont-Sainte-Maxence, en partenariat avec L'association Mai du Cinéma.

Deux films sur les fourmis à Pont-Sainte-Maxence le 12 avril

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