Publié le 26 Mars 2015

Des amies de l’Agrion de l’Oise nous ont fait parvenir des photos d’une même espèce de chenille prises l’an dernier en forêt d’Halatte.

la pudibonde ©Elise

la pudibonde ©Elise

Il s’agit d’une jolie chenille vert tendre aux longs poils en brosse avec des touffes rousses sur le dessus et un épi de poils rouge-brun sur le segment de queue. La chenille, polyphage, se nourrit surtout de feuilles. Au début, les chenilles vivent en colonies. Leurs longs poils permet au vent de les disperser dans les environs immédiats. Elles se métamorphosent dans un cocon au sol, dans les fissures de l’écorce des arbres ou sous les pierres. La chrysalide hiberne et le papillon éclot entre fin avril et juillet.

C’est la chenille d’un papillon de nuit Calliteara pudibonda (ou Elkneria pudibonda, ou Dasychira pudibonda), nom vernaculaire Orgye pudibonde (d’après le comportement la chenille qui dissimulerait sa pudeur en se mettant en pelote pour à moins que ce soit du fait des rougeurs de sa physionomie) ou patte-étendue pour l’imago, lépidoptère de la famille des lymantridés avec thorax, tête et pattes très velus. L’espèce présente un dimorphisme sexuel important. Les adultes ne se nourrissent pas. La chenille n'est pas réputée nuisible.

J’ai cependant trouvé un texte présenté à l’Académie des Sciences en 1849 par Monsieur Eugène Chevandier « Notes dur les ravages produits en 1848 par l’Orgye pudibonde dans les forêts de hêtre du versant occidental des Vosges entre Phalsbourg et Cirey ».

Je vous en donne quelques lignes :

Au mois de septembre 1848, arrivant à Cirey après une longue absence, j’appris qu’une véritable invasion de chenilles avait lieu depuis quelques temps dans les forêts de hêtre. Les journaux d’Alsace, ceux de Lorraine en faisaient grand bruit, et les ravages produits par ces insectes s’étendaient avec rapidité.

L’auteur décrit bien notre chenille et indique que les chenilles, vulgairement appelées Rouge-Queue, Rotschwantz en allemand, étaient apparues en deuxième quinzaine de juillet, tout à côté de la ligne de chemin de fer de Paris à Strasbourg et du canal de la Marne au Rhin. Il décrit l’avancée inexorable des chenilles dans la direction NE-SO, assez parallèlement à la chaîne des Vosges avec une expansion à l’ouest vers Phalsbourg et la plaine. Les chenilles très vivaces au début étaient à la fin souvent immobiles comme repues... puis mortes sur des épaisseurs de 3 à 4cm exhalant une odeur très fétide. Il considère qu’il ne s’agit pas d’une migration des chenilles, qui seraient restées là où elles sont nées, mais de la répartition de la ponte des papillons.

Ia pudibonde ©Dominique

Ia pudibonde ©Dominique

Un marchand de bois avait noté en juin des nuées de petits papillons blancs voltigeant à l’approche de la nuit, au-dessus des grands arbres de la forêt de hêtres située derrière son habitation.

Ce sont probablement les Bombyces (autre nom du papillon Bombyx patte-étendue) qui se sont répandus vers l’ouest et le sud-ouest. Leurs chenilles avaient ravagé préférentiellement les hêtres, plutôt les futaies que les taillis, n’avaient attaqué les jeunes taillis ou les semis qu’après avoir dépouillé les vieux arbres. Ne trouvant plus de hêtres, elles ont attaqué les chênes, épargnant les bouleaux et les trembles, laissant intacts les résineux. Le comportement des chenilles était remarquable :

Généralement ces chenilles paraissent très impressionnables ; pour peu qu’on les touche ou qu’elles éprouvent une commotion, elles tombent des arbres et se roulent sur elles-mêmes en formant la pelote. On m’a assuré en avoir vu le sol couvert après le retentissement du tonnerre, mais je n’ai pas eu l’occasion d’observer ce fait par moi-même. Les pluies, les brouillards prolongés les font périr, et toutes leurs habitudes se ressentent de cette extrême susceptibilité.

Est-ce la raison pour laquelle elles ont laissé les lisières quasi intactes,, ne ravageant que la partie centrale des massifs forestiers ?

Après une copieuse discussion, l’auteur signale que la plupart des auteurs qui ont parlé de l’orgye pudibonde considéraient l’insecte comme peu dangereux et ne voyaient pas la nécessité de lutter contre. Ils estimaient que les ravages tardifs ne compromettaient pas la saison suivante et qu’une espèce d’ichneumide très commune contrôlait leur prolifération… Mais dans le cas présent l’auteur craignaient de fâcheuses conséquences, vu le nombre de chenilles qui pourraient aller jusqu’au stade papillon cette année. Il voyait des conséquences désastreuses pour l’économie locale fondée sur l’exploitation de la forêt. Il fondait l’espoir de voir s’arrêter le désastre par la prolifération parallèle des ichneumides et quelques mesures : enlèvement des feuilles dans les cantons envahis, introduction de porcs en automne et en hiver, brûlage des feuilles et des mousses… moyens facilement praticables de combattre ces invasions et d’aider les ichneumides dans l’accomplissement de la tâche à laquelle la nature paraît les avoir destinés.

Il concluait en déplorant la disparition des petits oiseaux insectivores.

Malheureusement la destruction de ces animaux paraît faire tous les ans des progrès, malgré les lois destinés à les protéger ; et cependant leur action continuelle, insuffisante peut-être pour arrêter les grandes invasions, tend au moins à la prévenir en limitant régulièrement la propagation annuelle des chenilles. Il serait bien urgent que de nouvelles mesures plus sévères, motivées sur l’intérêt général, mettent un terme à la guerre incessante que l’on fait à ces races d’oiseaux.

Ainsi en 1848, on craignait déjà le Printemps silencieux et on mettait en évidence toute l’importance de la biodiversité pour l’équilibre de la nature. 1500 hectares de forêts feuillues avaient été détruits.

.papillon Pudibonde ©Wikimedia Commons CC BY-SA 3.0. téléversé par Kulac

.papillon Pudibonde ©Wikimedia Commons CC BY-SA 3.0. téléversé par Kulac

L’ouvrage Mémoires de la Société d’émulation du Doubs paru en 1854, tenant compte de ces événements de 1848 rapportés plus haut, parle de couches de chenilles de 10 à 12 centimètres, de pèlerinages pour obtenir la cessation du fléau que les paysans avaient nommés Chenilles de la République, les voyant sans comme une suite des événements révolutionnaires de cette fameuse année 1848. Bien qu’aucun autre phénomène de l’importance de l’invasion de 1848 ne soit connu, l’ouvrage place l’Orgye pudibonde au rang de lépidoptère nuisible.

A noter que cet ouvrage donne une très belle planche illustrée de la chenille et de son papillon (voir sur googlebooks).

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Publié le 18 Mars 2015

Je suis passé samedi au 27ème Salon des Œufs décorés de Compiègne. Là en fouinant parmi les nombreux stands d’artistes, je suis tombé en arrêt sur un magnifique œuf décoré de deux insectes : une demoiselle (un calopteryx manifestement) au premier plan et une libellule à l’arrière.

Œuf brodé par Jackie Lamarre photo ©Roger Puff

Œuf brodé par Jackie Lamarre photo ©Roger Puff

Il existe toutes sortes de techniques pour décorer les œufs, je n’entrerai pas dans les détails. Là, l’œuf de Monsieur Jacquie Lamarre est une véritable coquille d’œuf, un bel œuf de cane, brodé, vous avez bien lu, brodé. Il y avait bien d’autres insectes sur les œufs de l’artiste : des papillons, une éphémère, un coléoptère, et d’autres sujets sans rapport avec l’entomologie, mais ce sont ces odonates qui ont retenu mon attention. En effet, j’avais justement en chantier un article sur libellules et demoiselles.

Revenons donc sur les odonates, sujet déjà traité dans un papier posté sur ce blog en décembre 2014. J’évoquais alors un ouvrage de 1803, Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, appliquée aux arts, principalement à l’agriculture et à l’économie rurale, où la partie sur les insectes avait été confiées à deux naturalistes Guillaume-Antoine Olivier et Pierre-André Latreille, membres de l’Institut.

Cette fois-ci je reprends ma collection du Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture paru chez Belin-Mandar à Paris en 1837. Je possède la 1ère édition, héritage de famille. On en trouve la 2ème édition de 1868 sur le site books.google.fr. Le titre y est élégamment sous-titré Inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de M. W. Duckett – Seconde édition entièrement refondue, corrigée et augmentée de plusieurs milliers d’articles tout d’actualité.

Dans la 1ère édition le tome XXXV traite des libellules et l’article signé par un dénommé H. Belfield-Lefèvre les assimile aux demoiselles, classant ces insectes dans l’ordre des Névroptères.

Les libellules, ou demoiselles, forment un genre distinct dans l’ordre des Névroptères et sont différenciées des autres genres du même ordre par leur tête, qui est globuleuse, et dont les yeux composés, extrêmement développés, occupent presque toute la surface ; par leurs antennes qui sont courtes et sétacées [NdR. En forme de soie] ; par la forme de leur bouche, que recouvre entièrement une lèvre inférieure monstrueuse, par la position de leurs ailes membraneuses et diaphanes, qui à l’état de repos sont toujours étalées dans un même plan horizontal.

Libellule (anisoptère) ©André Schoeller

Libellule (anisoptère) ©André Schoeller

Stop, il s’agit bien là d’après ce que je croyais avoir compris de mes lectures- dans l’ordre des odonates - de la description d’une libellule, appartenant au sous-ordre des anisoptères et non de celle d’une demoiselle, du sous-ordre des zygoptères, avec les deux yeux bien séparés et les ailes alignées le long du corps dans un plan cette fois-ci vertical.

Toujours dans le Dictionnaire en question, allons au tome XX, à l’article Demoiselle. Signé V. de M. il définit le terme affecté aux filles non mariées, ainsi que pour les outils du paveur, du monneyeur et enfin du facteur d’orgue… Un paragraphe spécifique - signé P.G. - traite cependant d’entomologie et nous dit :

Les insectes vulgairement désignés sous le nom de DEMOISELLES forment dans l’ordre des névroptères la famille des libellules, qui comprend les genres odonate, oeschne (sic), ayrion (sic) et LIBELLULE (voir ce dernier mot).

J’en perds mon latin. La classification a bien changé depuis le début du 19ème siècle. Odonate est à cette époque un genre, alors qu’aujourd’hui c’est un ordre, mais là où cela se complique quand je prends le guide Flammarion que j’ai acquis il y a peu (Insectes de France et d’Europe occidentale de Michael Chinery, 2012) c’est que la confusion règne encore et toujours. En effet dans les ordres regroupés sous Exoptérigotes (insectes à métamorphose incomplète, sans stade nymphal immobile), on trouve « Libellules, ordre des Odonata », dont il y aurait environ 6000 espèces connues divisées en deux sous-ordres :

  • Zygoptères à savoir les Demoiselles, "insectes délicats au corps fin et au vol souvent faible. La tête est très transverse et les yeux, bien séparés, sont rejetés de chaque côté. Les ailes antérieures et postérieures sont à peu près semblables (Zygoptères = ailes égales) et, chez la plupart des espèces, sont maintenues verticalement au-dessus du corps au repos"
  • Anisoptères, "insectes plus grands, plus massifs et que l’on nomme souvent libellules pour les distinguer des demoiselles. Les ailes postérieures sont plus larges que les ailes antérieures (Anisoptères = ailes inégales), elles sont maintenues étalées de chaque côté du corps. La tête est généralement plus globuleuse et les yeux, souvent très grands, se rejoignent fréquemment sur le dessus de la tête."
Deux calopterix éclatants (zygoptères) ©André Schoeller

Deux calopterix éclatants (zygoptères) ©André Schoeller

Donc le problème c’est bien que l’on donne le nom de Libellules aussi bien aux deux-sous-ordres qu’à l’un des deux. Pas simple… Ceci dit la plupart des personnes que j’ai interrogées appellent « libellule » les deux sous-ordres. D’ailleurs une excellente plaquette éditée par le Conservatoire des Sites naturels de Picardie (je vous la recommande) met les deux sous-ordres dans le même sac si j’ose dire, enfin plutôt le même filet (à papillons).

En revanche, le Conservatoire, qui propose le dimanche 31 mai une ballade intitulée "Les demoiselles de la réserve" organisée par Picardie Nature, fait là clairement le distinguo "à la découverte des odonates : Libellules et demoiselles vous séduiront par leurs parures multicolores".

Je ne résiste pas à vous proposer une définition du Dictionnaire universel de la langue française de M. Bescherelle aîné, paru chez Garnier frères en 1856.

Libellule s.fr. Entom. Genre d’insectes névroptères de la famille des odonates, appelés communément demoiselles. On croit que le nom vient de ce que la plupart des espèces tiennent leurs ailes étendues comme les feuillets d’un livre, lorsqu’elles sont au repos, ou bien à cause de la manière dont ces insectes planent en fendant l’air. Quant à la dénomination de demoiselles, il est à croire qu’elle a été donnée par le vulgaire à cause des formes sveltes et élégantes de ces insectes, qui ont le corps allongé et orné de couleurs agréablement distribuées, et à cause de leurs ailes de gaze ; ce qui les a fait encore appeler des prêtres dans quelques contrées, à cause des nervures dont l’étoffe ou la matière légère de leurs ailes se trouve régulièrement maillée, ainsi que le sont les volants ou les ailes des surplis de nos prêtres catholiques.

Joli, non ?

Probablement un cordulégastre annelé-Cordulegaster boltonii (anisoptère) ©André Schoeller

Probablement un cordulégastre annelé-Cordulegaster boltonii (anisoptère) ©André Schoeller

L’article poursuit :

On sait que les libellules, sous l’état parfait, habitent les lieux humides, sur les bords des marais, des étangs, des rivières. Toutes en effet proviennent de larves qui se développent et ne peuvent vivre que dans l’eau. Les principales sont : La libellule aplatie, la libellule à quatre taches, ma libellule bronzée, la libellule grande, la libellule à tenailles.

Alors ne soyons pas plus royaliste que le roi.

Libellules, demoiselles … qu’importe, elles sont toujours bien belles et jamais trop ne pullulent (j’espère que vous avez apprécié les rimes même si les vers sont libres, très libres).

Mais que deviennent nos Névroptères ? Du grec ancien, composé de νεῦρον, neûron (nerf) et πτερόν, pterón (aile), ce terme définirait littéralement les insectes "aux ailes à nervures". On peut donc l’utiliser pour un super-ordre qui rassemble des insectes aux caractéristiques très différentes, mais qui tous possèdent quatre ailes membraneuses réticulées, comprenant entre autres les phryganes de l’ordre des Trichoptères, les panorpes (ou mouches-scorpions) de l’ordre des Mécoptères et les fourmilions et autres chrysopes de l’ordre des Neuroptères. Tiens névroptère et neuroptère ne sont donc pas synonymes… Alors là c’est mon grec que je perds.

Probablement nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) ©André Schoeller

Probablement nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) ©André Schoeller

A propos de grec, on a vu plus haut que zygo était interprété comme étant semblable, de même taille. En fait zygo vient du grec ancien ζυγόν, zugón, qui signifie "couple, paire", donc a priori mais pas obligatoirement de même taille. Si je cherche encore je tombe sur zygo- du grec ζυγόν, zugon (joug, attelage, paire), ex : zygote, homozygote, zygomatique. Et là je retombe sur une interprétation de zygo, que j’avais trouvée naguère, où les deux yeux des demoiselles, positionnés en haltère, donnaient l’impression d’un joug "Pièce de bois que l'on fixe soit en avant, soit en arrière des cornes du bœuf pour y attacher un dispositif d'attelage", en général il y a un joug pour les deux bœufs de l’attelage. Attention rien à voir avec la joue de bœuf, plat succulent…

Mais le joug c’est aussi un symbole, celui de l'asservissement à une domination, une tyrannie, un vice, une passion, que sais-je encore ? On le secoue ce joug pesant, insupportable; avilissant, honteux, humiliant,… Et bien il semblerait que je sois tombé sous le joug d’une passion, celle pour les insectes. Passion inassouvie car il me reste encore bien des choses à découvrir. Passion qui n’a toutefois rien de pesant, d’insupportable; et encore moins d’avilissant, d’honteux et d’humiliant,… Et il en est certainement de même de la passion de Monsieur Lamarre pour la broderie de coquille d’œuf.

Mais pour aujourd’hui nous en resterons là.

Une question encore ? Allez-y, je vous en prie. « Mais qui était donc cet Henry Belfield-Lefèvre ? »

Bonne question et je vous remercie de me l’avoir posée. Ce savant, dont on ne connaît ni la date de naissance, ni la date de décès, a écrit en effet de nombreux articles pour le Dictionnaire de la Conversation et de la lecture sur les sangsues, sur la langue, la mâchoire, la salive et la peau, l’hélianthe et le lycopode, les mandibules des oiseaux et celles des insectes, la marte et la souris, le surmulot et la zibeline, le physicien anglais Leslie et le phoque, j’en passe et des meilleures, et sans être entomologiste quelques articles sur larves, libellules, Névroptères, ainsi que les mouches, j'y reviendrai. Pourquoi cette passion pour les demoiselles et autres insectes à ailes nervurées ?

La ponte des demoiselles (agrion jouvencelle) ©André Schoeller

La ponte des demoiselles (agrion jouvencelle) ©André Schoeller

J’oubliais, on trouve également dans le Dictionnaire au tome XXX sous son nom un article sur le naturaliste Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire. Ce dernier né en 1772, qui avait participé à la campagne d’Egypte en 1798, avait été élu membre de l’Académie des Sciences en 1807, avait examiné avec ses confrères la Venus hottentote en 1815, etc. ne mourra qu’en 1844. L’article est donc, c’est exceptionnel, écrit de son vivant, preuve de sa célébrité à l’époque.

L’année de la sortie du Dictionnaire, 1837, Henry Belfield-Lefèvre publie sa thèse de docteur en médecine de la Faculté de Paris Recherches sur la nature, la distribution et l’organe du sens tactile. L’ouvrage consultable en ligne sur booksgoogle.fr est justement dédicacé par l’auteur à Geoffroy Saint-Hilaire. En 1838 il est rédacteur de Introduction à l’étude des sciences médicales, une transcription des leçons orales de Philippe Buchez (1796-1865, docteur en médecine, homme politique, historien et sociologue), dont il était un des disciples et amis. Ils étaient aussi tous deux membres de l’Institut historique de France en 1836. En 1842, Philippe Buchez disait que Belfield-Lefèvre était l’auteur d’un traité de géologie sous presse, dont il [regrettait] la tardive publication. Je n’ai pas trouvé trace de publication effective de cet ouvrage. En 1843, on le retrouve co-inventeur avec Léon Foucault (1819-1868)– l’homme du pendule du même nom - d’un procédé photographique perfectionné "moyens de produire des tons brillants et obscurs dans une image daguérienne". On relève dans les rapports de l’Académie des Sciences plusieurs communications sous son nom sur les techniques photographiques. Henry Belfied-Lefèvre serait mort vers 1850-1860.

Voilà où nous mènent les odonates.

Merci à André Schoeller pou ses photos.

Au fait si vous voulez en savoir plus sur les œufs décorés, suivez le lien 27ème Salon des œufs décorés de Compiègne

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Publié le 9 Mars 2015

Le Dictionnaire de la conversation et de la lecture, édité en 1834 chez Belin-Mandar, libraire à Paris, que j’aime parcourir, nous propose un article détaillé sur les coléoptères.

Coléoptères  en vrac – Insectarium de Montréal ©Roger Puff 2014

Coléoptères en vrac – Insectarium de Montréal ©Roger Puff 2014

Relevons-en, si vous voulez bien, quelques passages.

Coléoptères, du grec koleos, gaine, étui, et pteron, aile. On a donné ce nom aux insectes à quatre ailes, dont les deux supérieures sont en forme d’étui. Cette dénomination a prévalu sur celle de vagipennes (du latin vagina, gaine, et penna, aile), sous laquelle on avait proposé de la désigner. Cette préférence est fondée sur son uniformité avec les autres termes de la nomenclature entomologique. Les coléoptères ne sont pas, dans le grand embranchement des animaux articulés, les seuls insectes dont les ailes inférieures soient recouvertes par des étuis ou élytres. Aussi les entomologistes ont-ils proposé la dénomination d’élytroptères pour réunir les coléoptères, les orthoptères et les hémiptères, qui sont tous des insectes ailés à étuis ou élytres plus ou moins développés.

A noter que dans le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine, etc, de Jacques Eustache de Sève, paru chez Deterville en 1816, on traite aussi par opposition des insectes anélytres, sans étui. Jacques Eustache de Sève écrit :

Ceux qui ont les ailes membraneuses, ou plus ou moins pellucides, forment dans la méthode de Linnæus une section (les gymnoptères), qui renferme trois ordres : les névroptères, les hyménoptères et les diptères.

Et pour les élytroptères, il parle d’ailes supérieures "plus ou moins crustacées ou coriaces". Ce qui nous rappelle que crustacé vient de crusta, la croûte. Oui on peut casser la croûte avec un homard. Quant à coriace, cela vient de corium, le cuir.

Revenons à notre dictionnaire, où l’article est signé Laurent. Je n’en sais pas plus sur lui.

Parmi les animaux de ce grand groupe, les coléoptères sont les plus nombreux et les mieux connus. Ils constituent le cinquième ordre de la classe des insectes, dans la classification de Monsieur Latreille.

Et bien rapportons nous à Gilles Boeuf, actuel président du Muséum national d’Histoire naturelle, qui nous disait récemment dans un article intitulé "La planètes des insectes" :

A eux-seuls, les coléoptères représentent aujourd’hui 400 000 espèces soit 40 % du nombre d’espèces d’insectes. Un être vivant sur quatre connus aujourd’hui est un … coléoptère, ce qui avait provoqué la célèbre réplique d’Haldane, « … si Dieu existe, il aime les coléoptères… ! ». Les grands ordres ensuite en nombre d’espèces sont les lépidoptères (175 000), les diptères (153 000), les hyménoptères (115 000 dont 12 000 fourmis !) et les hémiptères (90 000). Les orthoptères viennent loin derrière avec 25 000, puis les trichoptères avec 13 000 espèces. »

Mais qui est ce Haldane ? Un généticien britannique - né à Oxford en 1892 et mort en Inde en 1964- qui aurait effectivement dit « Dieu, s'il existe, a un penchant démesuré pour les coléoptères » traduction de « God has an inordinate fondness for beetles », compte tenu du nombre important d'espèces de ce groupe taxonomique sur Terre par rapport aux autres espèces.

Ceci dit d’autres ont attribué la phrase à Charles Darwin, mais qu’importe, c’est vrai les coléoptères sont les plus nombreux, et, cerise sur le gâteau, ils sont effectivement très beaux.

Ouvrons les élytres et envolons nous ©Roger Puff

Ouvrons les élytres et envolons nous ©Roger Puff

Le Dictionnaire poursuit :

Les formes singulières et le volume de leur corps, les couleurs brillantes et agréables qu’offrent plusieurs de leurs espèces, la consistance plus solide de leurs téguments, qui rend leur conservation plus facile, leur ont mérité l’attention des naturalistes. Leurs caractères sont : quatre ailes, dont les deux supérieures crustacées en forme d’écailles, horizontales, et se joignant au bord interne par une ligne droite, les deux inférieures pliées seulement en travers, recouvertes par les précédentes ; des mandibules et des mâchoires nues et libres, d’où le nom d’éleuthérates (du grec eleutheros, libre), donné à ces insectes par Fabricius ; antennes de formes très variables, en général composées de onze articles ; yeux à facettes au nombre de deux, point d’yeux lisses ; dans quelques espèces, les élytres, soudés sur la ligne médiane, forment une sorte de bouclier ; les ailes inférieures manquent alors. Quelquefois les élytres sont rudimentaires, mais ils ne manquent jamais complètement.

Le Dictionnaire continue sur le nombre d’articles du tarse variant de 3 à 5 et la classification qui en découle. Il décrit les changements de forme (métamorphoses) de la larve à l’insecte parfait, en passant par la nymphe. J'abrège. L’article se prolonge sur les nuisances de ces coléoptères :

Charançons - boite de coléoptères  Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Charançons - boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Parmi ces insectes, quelques espèces (calandres) sont très nuisibles par les ravages qu’elles font aux différentes graines, en rongeant la substance farineuse ; d’autres (anthrènes, dermestes) attaquent les pelleteries et toutes les substances animales. D’autres encore (cétoines, criocères, chrysomèles, etc.) rongent les feuilles des plantes. ; enfin, la substance même du bois n’est pas épargnée par les capricornes, les leptures, etc. Mais tous ces insectes ne sont le plus souvent nuisibles que dans l’état de larves. Il en est de même à l’égard de certains coléoptères qui nous font des dommages, en attaquant soit les larves et les nymphes des abeilles que nous cultivons, soit les cochenilles. Ce sont toujours les larves des clairons apivores et des coccinelles qui nous les font éprouver. Les insectes parfaits ne sont point malfaisants. Ils n’excitent la sollicitude des agriculteurs qu’à cause de la ponte.

Le clairon apivore (trichodes apiarus) ou clairon des abeilles, également surnommé "loup des abeilles" s’introduit dans les ruches faibles pour s’attaquer au couvain.

Ils sont partout :

Les coléoptères sont répandus avec profusion. On en rencontre partout, sur la terre ou sur le sable, dans la fiente des animaux, sous les pierres, dans la terre, à la racine des plantes, dans les troncs des arbres morts ou vivants, dans les charpentes, les boiseries, dans les cadavres frais ou desséchés, dans l’eau ou à sa surface ; on en trouve aussi sur les fleurs ou sur les feuilles des plantes.

Mais attention, sont-ils dangereux pour nous ?

Cicindèles – boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Cicindèles – boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Aucun coléoptère n’est armé d’aiguillons venimeux pour piquer l’homme et les animaux domestiques ; cependant quelques uns, tels que les scarites, les carabes, les cicindèles, mordent ou pincent fortement, lorsqu’on les saisit. Les buprestes passent pour être dangereux aux bœufs qui en avalent, l’action toxique des cantharides ingérés est très connue.

On en mangeait déjà il y a bien longtemps et sans besoin d’appliquer le règlement européen Novel Foods CE n°258/97 (oui mais en Gaule, Obélix préférait les sangliers) :

Les Romains nourrissaient avec de la farine plusieurs larves de coléoptères, appartenant, à ce qu’on croit, aux genres lucanes et capricornes, pour les servir sur leurs tables. Les Indiens et les Américains préparent avec les larves du charançon palmiste des mets qu’ils mangent avec délices.

Les médecins en avaient selon le Dictionnaire guère l'usage :

Si l’on excepte la cantharide vésicatoire et le milabre de la chicorée, qui en Chine et dans tout le Levant sont employés de la même manière, aucun coléoptère n’est utile à la médecine ni aux arts.

La cantharide officinale, Lytta vesicatoria, de la famille des méloïdés, ou mouche cantharide, contient une substance, la cantharidine, très toxique, vésicatoire, qui brûle la peau et les yeux. Mais elle a aussi des propriétés aphrodisiaques, que prisait le Marquis de Sade. Le mylabre de la chicorée, également un méloïdé, contient également cette substance. Cela étant, Roland Lupoli, dans son ouvrage L’insecte médicinal (Editions Ancyrosoma, 2010) montre que bien d'autres coléoptères sont ou ont été utilisés en médecine traditionnelle. Par exemple, le lucane :

Lucanes – boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Lucanes – boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Lucanus cervus, le lucane cerf-volant était employé comme diurétique et contre l’hydropisie (œdème lié à une insuffisance cardiaque), la goutte, les problèmes rénaux et les rhumatismes. Il était administré en poudre après avoir séché les insectes au soleil. Après cuisson avec un onguent approprié, il avait une action antalgique contre les douleurs nerveuses et les convulsions. En décoction dans l’huile il agissait contre les douleurs d’oreilles. L’huile de lucanus et le scorpion ensemble guérissaient l’épilepsie des enfants et facilitaient les accouchements difficiles (Virey, 1811 ; Goureau, 1872).

Inutile aux arts ? Et à l'artisanat s'entend... Pourtant le Dictionnaire s’étend sur l’usage des coléoptères dans la parure. Un art mineur ? Qu'en pensent nos joailliers de la Place Vendôme ?

Carabes– boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Carabes– boite de coléoptères Collection IPLB ©Roger Puff 2015

Cependant les couleurs brillantes et métalliques de plusieurs genres (cétoines, buprestes, quelques charançons, carabes) pourraient être substituées pour l’éclat, dans des ouvrages de bijouterie, à l’or, à l’argent et aux pierres précieuses. Les couleurs vert-doré, azur et pourpre du charançon royal font un tel effet que quelques amateurs en ont fait monter des bagues. Plusieurs de ces insectes servent d’ornement et de parure aux Indiens ; leurs femmes s’en font des colliers, des pendants d’oreilles et des guirlandes.

Nous avons dans cet article déjà parlé du nombre d'espèces d’insectes avec Gilles Bœuf, mais le Dictionnaire avait lui aussi des chiffres à donner :

Le nombre des espèces de coléoptères est si considérable qu’il s’élevait en 1824 à 6 692 dans la collection de M. le Cte Dejean, l’une des plus riches de notre époque ; depuis , ce nombre s’est encore augmenté de beaucoup.

Des coléoptères

Le Comte Dejean ? Un Picard ! Pierre François Marie Auguste, 2ème comte Dejean (1780 Amiens - 1845 Paris) fut général dans les armées de Napoléon 1er ; il devint entomologiste après la fin de sa carrière militaire, spécialiste des coléoptères, et surtout des Carabidae. Il avait la plus grande collection privée –22 000 espèces identifiées selon le catalogue final - avec des spécimens du monde entier. Il présida la société entomologique de France en 1840. Sa collection a malheureusement été dispersée;

Selon l’OPIE, sur les 35 200 espèces de coléoptères dénombrées en France, les coléoptères en représenteraient 9 600 (24%). Pour d’autres sources, il y en aurait 10 500, voire 11 400. Jean Sainte Claire Deville (1870-1932), le fis du chimiste, les estimait à 8 500 environ dans les années 20-30. Faudrait savoir ! On en découvre donc encore tous les jours. Au niveau du monde, notre président d’honneur me disait en août 2014 que sur 1 million d’espèces, la moitié était des coléoptères…

Mais on est peut être bien loin du compte : l'entomologiste Terry Erwin, de la Smithsonian Institution à Washington, évalue à 8 millions le nombre d'espèces de coléoptères inféodés aux canopées, puis, les coléoptères constituant 40 % de la diversité de ce peuplement entomologique, à 20 millions le nombre d'espèces d'insectes vivant dans la seule canopée des forêts… Jusqu’où ira-t-on ?

N.B. Collection IPLB (Institut polytechnique LaSalle Beauvais)

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Publié le 4 Mars 2015

L’an passé, je suis allé faire mon tour au salon et je n’ai guère vu d’insectes. Disons que je cherchais surtout si on y parlait d’insectes comestibles et si on pouvait les déguster dans un stand ou l’autre entre les jambons, les fromages et crêpes proposés par nos terroirs. A part du miel, je n’avais pas vu grand chose.

Sur le stand de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), j’avais bien vu des petites bêtes dans un cristallisoir, ce n’était pas des insectes, mais des arachnides, … des tiques, responsables de maladies, dont la maladie de Lyme.

Qu’en était-il cette année ? La presse m’avait déjà alerté car des articles parlaient de l’alimentation des animaux d’élevage avec des farines d’insectes. Les photos montraient … des vaches.

Bon d’accord, moi jusqu’à présent j’ai plutôt entendu parler d’aquaculture ou d’aviculture. Il n’est pas question de donner des mouches à ruminer aux bovins qui regardent passer les trains, mais aux poissons ou aux poules qui en ont l’habitude depuis toujours, j’allais dire dans la vie courante. Ceci dit les vaches ont bien mangé des farines animales, jusqu’à l’épisode de la vache folle.

Je me lance donc dans l’exploration du Salon. Le hall institutionnel me semble le plus adéquat pour débuter, j’en profiterai pour établir des contacts. Premier passage sur le stand de l’ONF. Chou blanc, pas d’insectes xylophages, pas de référent sur le stand. Il y a toutefois des jolies cartes postales pour les enfants dont une montre comment dessiner une libellule en 4 coups de crayon. Sympa. Ceci dit on peut aussi dessiner un sanglier toujours en 4 coups. Une fiche apprend à reconnaître les traces du gibier, mais pas des cerfs-volants et de leurs biches. Je veux parler bien sûr de lucanes.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Allons plus loin et cette année et voilà le stand du CIRAD (organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes), qui affiche « Ciel ma terre ! Agriculture et dérèglement climatique ».

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

On y parle de biodiversité et de changement climatique, d’agriculture climato-intelligente, de services environnementaux (services rendus par les écosystèmes, comme capture du carbone, protection des bassins versants, …), mais aussi de prédiction du risque d’émergence de maladies. Des enfants se pressent autour de microscopes et écoutent les explications d’un scientifique. Je m’approche, c’est Ignace, un entomologiste spécialiste des maladies des animaux tropicales et émergentes et entre autres de la maladie de la langue bleue (bluetong), ou fièvre catarrhale ovine transmise par des insectes du genre Culicoides, de petits diptères, des moucherons de 1 à 3 mm hématophages. On trouve aussi un panneau montrant un beau moustique responsable de la fièvre de la vallée du Rift, maladie virale majeure des ruminants transmissible à l’homme.

Mais le CIRAD travaille aussi sur des insectes qui s’attaquent aux plantes comme par exemple la scolyte des baies du caféier, Hypothenemus hampei, un coléoptère, ou encore Helicoverpa armigera, un papillon ravageur du cotonnier, connu aussi sous le nom de noctuelle de la tomate.

Pas très rassurant tout cela.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Allons plus loin, c’est le stand de l’INRA (Institut national de recherche agronomique). Je vois surtout un drôle de faux bourdon : c'est le drone eBee sensefly présenté par un enseignant chercheur d’AgroParistech, Jean-Marc, qui m’explique comment les drones peuvent apporter rapidement de précieux renseignements aux agriculteurs pour une exploitation respectueuse de l’environnement de leurs plantations (entre autres en optimisant l’épandage de fertilisants ou de pesticides).

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Et voilà le stand de l’ANSES. Cette année pas de tiques, mais des insectes en plastique ou en carton, destinés aux enfants.

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Des tableaux montrent comment reconnaître simplement un insecte « une armure, 6 pattes et des antennes » mais aussi comment l’identifier scientifiquement au microscope et même avec son code ADN. Je suis un grand enfant et j’engage la discussion avec Raphaëlle, une des cinq entomologistes de l’ANSES à Montpellier. L’ANSES, qui abrite l’Agence nationale du médicament vétérinaire, s’intéresse aux insectes vecteurs de maladie de l’animal, ainsi qu’aux insectes ravageurs du végétal, par exemple la nématode du pin, un ver microscopique véhiculée par des coléoptères cérambycidés du genre Monochamus spp.

Au fond du hall, le Ministère de l’Agriculture et de la forêt présente un superbe hôtel à insectes, un hôtel de luxe.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Là encore les enfants découvrent les insectes et le rôle important des pollinisateurs.

Ce hall présente aussi les formations à l’agriculture avec AgroParistech, mais aussi les autres écoles comme l’Institut polytechnique LaSalle Beauvais, membre de notre association.

Passons dans un autre hall, celui-ci consacré aux cultures et aux filières végétales, il y a là d’autres insectes, mais comme on va le voir c’est l’abeille qui a la vedette. Le stand de LU, vous savez le p'tit beurre qu’on mange en commençant par les coins, y met en vedette l’abeille et les autres pollinisateurs, en insistant sur le fait que 3/4 des fruits et des légumes en dépendent.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

L’abeille sauvage est aussi présente, mais on n’insiste pas sur les très nombreuses espèces d’abeilles sauvages, il y en a plus de 800 espèces - sauvages et solitaires - en France, andrènes, osmies, colletes, etc. LU et son partenaire NOE proposent aux visiteurs des sachets de plantes fleuries pour maintenir ou ramener la biodiversité en ville.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Mais c’est aussi le stand SAVEOL, une coopérative de maraichers de Bretagne, qui m’attire. On y parle de la protection biologique intégrée et des insectes auxiliaires : comme la micro-guêpe Encarsia formosa, et de la punaise Macrolophorus, qui luttent contre l’aleurode, une mouche blanche qui ravage les légumes, ainsi que contre pucerons, mineuses, acariens et autres chenilles.

Ceci dit ce sont les bourdons pollinisateurs, présentés par une bien sympathique maraichère, satisfaite de leur travail, qui attirent petits et grands.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

J’adore ces braves bourdons infatigables. Il paraît qu’ils sont à l’ouvrage plus longtemps que les abeilles, résistant mieux qu’elles aux baisses de températures, que ce soit le soir ou à l’approche des frimas.

Le stand de l’Odyssée végétale présente dans un coin, insuffisamment mis en valeur à mon sens, un hôtel à insectes original fait de palettes. Une excellente idée, mais les palettes ne sont-elles pas traitées ? D’où risque de toxicité pour nos chers insectes ?

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

L’idée est excellente et la réalisation simple. L’immeuble est de taille est devrait bourdonner superbement.

Dans le hall on trouve les agriculteurs respectueux de l’environnement de FARRE à proximité des industriels de la protection des plantes (UIPP), autrement dit les fabricants de pesticides. Espérons qu’ils vont passer à une chimie plus douce, moins toxique pour la santé, et au bio-contrôle.

Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?
Les insectes étaient-ils au Salon de l’Agriculture 2015 ?

Pour finir, et nous en resterons là, les abeilles sont encore présentes par le stand de l’apiculture avec la participation de l’ITSAP, l’institut de l’abeille.

Je vous avoue que je ne suis pas allé ce jour-là voir s’il y avait des mouches du côté de Filouse, l’égérie du Salon, une superbe vache Rouge Flamande.

Conclusion : les insectes étaient au Salon, les utiles et les nuisibles, les gentils et les méchants. Peut-être l’an prochain pourra-t-on enfin en déguster accompagnés d’un petit vin de pays ou d’une bière artisanale ?

Photos ©RogerPuff

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