Publié le 27 Juin 2019

Notre sortie entomo-photo à la Pierre Glissoire à Peroy-les-Gombries (Oise) est reportée au mardi 2 juillet à 14h
Merci de vous inscrire au préalable s'y vous souhaitez y participer.

tel 06 25 00 21 26 ou lagriondeloise@orange.fr

Selon les prévisions météo, le ciel pourrait être un peu couvert, température ressentie 25°C, vent de force modérée du NE
Covoiturage organisé selon offre et demande
Pensez lunettes de soleil, chapeau, bouteille d'eau et bien sûr appareil photo (pas obligatoire, on peut se contenter d'observer).

Sortie entomologique à La Pierre Glissoire le mardi 2 juillet

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Publié le 9 Juin 2019

Je me plonge dans un vieil opuscule "Amis et Ennemis de l’Horticulteur" par Henri de la Blanchère, chevalier de l’ordre royal de Gustave Wasa de Suède, ancien élève de l’Ecole impériale forestière, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. illustré de 188 vignettes par A. Mesnel, édité chez M. Marquis à Paris, au 14 rue Monsieur le Prince. L’ouvrage ne porte pas de date, mais il serait de 1869 selon le catalogue général de la BNF.

Je m’arrête au chapitre consacré aux Carabiques.

Cicindèle à la Pierre Glissoire (Oise) © Roger Puff

Tout le monde connait les carabiques, au moins les espèces les plus répandues, surtout le Carabe doré ou cheval du bon Dieu, …

Tiens voilà une expression que je ne connaissais pas encore.

qui parcourt de son trot agile les chemins et les sentiers ; les Cicindèles, qui volent par saccades dans les endroits secs et pierreux et dont les larves se creusent sous les pierres, un trou dans lequel elles attendent leur proie au passage.

 

Du biocontrôle en 1868

Non seulement les jardiniers reçoivent de bons services du Carabe doré, - appelé en quelques endroits la Couturière, je ne sais pourquoi, - mais encore de deux autres carabes noirs, dont l’un est le Carabe purpurescent et a le bord des élytres rouge, tandis que l’autre les a jaunâtres et s’appelle le Carabe des jardins. On lui a sans doute donné ce nom parce qu’on ne le rencontre guère dans les champs, - les naturalistes n’en font pas d’autres !...

Quoi qu’il en soit, les horticulteurs intelligents iront par la campagne faire provision de ces trois carabes : on n’en trouve pas autant qu’on le veut !

Déjà les insectes se faisaient rares en ces temps lointains, mais on connaissait déjà le biocontrôle. Et le Carabe doré est aussi appelé la Jardinière, ou encore Sergent, Vinaigrier ou Catherinette, va savoir pourquoi, mais quelle richesse que ces noms vernaculaires pour ces insectes autrefois si communs.

Du biocontrôle en 1868

Comme ces insectes ne volent presque jamais, comme ils grimpent peu, on les gardera facilement dans un jardin clos où ils feront un grand carnage de chenilles, trips, vers de terre et autres.

N’oublions pas les Calosomes, sortes de gros carabes violacés ou noirs, qui, à l’état de larves comme d’insectes parfaits, vont dévorant les chenilles, surtout les nocturnes à nids communs, jusqu’au haut des arbres.

Nous pouvons voir la larve du Calosome sycophante, au milieu du nid des Processionnaires du chêne, qu’elle dévore les unes après les autres. Cet insecte et sa larve doivent donc être mis au rang des amis de l’horticulteur.

Du biocontrôle en 1868

Rappelons encore les Brachines ou pétardiers (NdR. Brachinus crepitans), qui chassent, eux aussi, - quoique beaucoup plus petits, - et portent une artillerie dont la détonation effraye qui veut les saisir.

Les forêts, comme les champs et les jardins, sont peuplés de ces chasseurs infatigables ; ce qu’ils y rendent de services est impossibles à dire ; malheureusement tous sont trop rares. Quelle en est la cause ? Probablement le peu d’abondance des pontes. La nature a-t-elle craint que ces carnivores ne deviennent trop nombreux ? Et a-t-elle institué, dans l’ordre des insectes, la même proportion que dans celui des poissons, où la multiplication des espèces carnassières est infiniment moins grande que celle des espèces victimes ? Cela est probable.

Du biocontrôle en 1868

Il appartient à l’homme de déranger, à son profit, cet équilibre, pour défendre ses récoltes, mais il ne pourra le faire qu’en élevant lui-même ses auxiliaires et les lâchant à la poursuite de ses ennemis.

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Carabe doré © Eric Steinert GNU Free Doc. Licence

Comment se feront, un jour venu, ces singulières éducations ? Nous ne le savons pas encore, mais elles sont dans l’ordre logique des choses et l’avenir indiquera, nous n’en doutons pas, la solution du problème. Les carabiques au sol et les ichneumons dans les airs, tels sont les auxiliaires que l’homme doit acquérir et au moyen desquels il défendra ses produits.

Il ne faut pas se dissimuler, en effet, que ce que l’on appelle culture et surtout grande culture, est une anomalie tout à fait factice, créée par la main de l’homme. La nature ne procède pas par grands espaces couverts de la même plante exclusivement. Le blé à l’état sauvage, l’avoine, l’orge, ont dû pousser comme aujourd’hui la folle avoine, les houlques et les fétuques, par touffes isolées. Voyez la prairie ? Son peuplement change à chaque pas.

Qu’arrive-t-il ? C’est que les insectes, - attachés à chaque plante spéciale par leur instinct, - n’y abondent pas ordinairement d’une manière alarmante. Ils sont divisés et, par cela même, plus isolés, plus exposés à la modération apportée par leurs ennemis naturels. – Exceptons toutefois les omnivores, comme les acridiens, qui dévorent toute substance verte !

Que fait l’homme au lieu de cela ? Il ensemence d’énormes espaces en une seule espèce : les blés couvrent des plaines immenses, les betteraves verdissent des champs à perte de vue, et ainsi pour chaque végétal utile. Tout naturellement ce mode d’agir doit créer un milieu dans lequel des insectes spéciaux se développent plus que de raison, parce qu’ils se trouvent dans des conditions d’isolement et de protection exceptionnelles. C’est pourquoi il faudra, tôt ou tard, élever des gardes du corps appropriés à tel dévastateur. On défendra ses betteraves avec tel carabe qui se nourrit de telle chenille ; on sauvera ses carottes au moyen de tel autre, ses lins avec celui-ci, et ainsi pour tous…

Utopie ! vont nous crier les gens du passé.

AVENIR ! répondrons-nous avec les gens qui regardent la nature de près.

Mais hélas ! combien d’années s’écouleront encore avant que ces besoins se réalisent ? Combien d’efforts, de soins, d’observations, d’essais, devront être faits pour arriver à la science ? Ne nous ne le dissimulons pas, en effet, nous sommes loin, bien loin du but. Et la meilleure réponse que nous puissions faire à ceux qui nous demandent, quelquefois, ce que notre génération sait en histoire naturelle appliquée, - c’est-à-dire UTILE, - est celle-ci : RIEN.

Un visionnaire ce Monsieur de la Blanchère. Nous sommes encore sous Napoléon III quand il écrit ces propos. Déjà il met en cause la monoculture, les grandes étendues, les pratiques agricoles intensives.

Mais en 1868 nous sommes encore très  loin d’aujourd’hui et de cette agriculture qui s’est développée dans les années 50 après la 2ème Guerre mondiale, avec le remembrement, la destruction des haies et des bosquets, refuges naturels des coléoptères qui y séjournent avant d’aller explorer les espaces cultivés de l’openfield pour y chasser leurs proies.

Il envisageait la production de carabes pour lutter contre la prolifération de nuisibles, insectes ou limaces. Il imaginait le biocontrôle.

Mais ses idées sont restées au placard, car entretemps les insecticides d’origine chimique sont arrivés ; le D.D.T. a eu son heure de gloire avant d’être interdit ; d’autres l’ont remplacé, ont été et sont encore largement utilisés. Mais c’est une autre histoire.

Le biocontrôle - grâce à l’agriculture biologique - est à présent à l’avant-garde.

Coccinelle et pucerons © Philippe Meurant

Mais y a-t-il à ce jour des producteurs de carabes ? Bien sûr des usines produisent déjà des bêtes à bon Dieu, coccinelles dévoreuses de pucerons, ainsi que d’autres prédateurs, surtout des micro-guêpes, mais qui se lancera dans la production du cheval du bon Dieu, cet élégant Carabus auratus haut sur pattes et rapide, aux splendides élytres verts aux reflets métalliques, que je ne vois malheureusement plus guère ? Oui, qui ?

Qui va produire « industriellement » des Carabes purpurescents, carabes violets Carabus (Megadontus) violaceus purpurescens, ou jaunâtres, Oreocarabus hortensis, des calosomes sycophantes, Calosoma sycophanta, si efficaces contre la pullulation des chenilles processionnaires du pin ou du chêne ? … et je ne vous parle même pas de cicindèles …

Quel challenge se serait !

Mais faut pas rêver.

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Publié le 5 Juin 2019

C'est le titre de la conférence que Christophe Galet nous présentera demain à la Salle des Fêtes de Rieux à 20h. Il est botaniste et il connait bien les marais, leur faune et leur flore, étant ingénieur écologue  "zones humides" au Syndicat mixte des Marais de Sacy, qui a pour mission la préservation et la restauration du site.

 

Les insectes des Marais de Sacy et leurs plantes hôtes

La conférence est ouverte à tous et l'accès est gratuit.

Salle des Fêtes, rue Jean Carette, à côté de la Mairie

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