Publié le 29 Juillet 2020

la photo est de Mathieu Miquel (moins de 18 ans)

la photo est de Mathieu Miquel (moins de 18 ans)

Un bel espace pour les photos des candidats sélectionnés. 7ème édition de notre concours. Un peu d’histoire si vous voulez bien. Notre association est créée en octobre 2013 et une de nos premières initiatives sera ce concours photo. L’idée est que les photos sélectionnées par le Jury seront exposées imprimées sur un support rigide dans le parc du CIAH (Conservatoire intercommunal Adam de la Halle) à Pont-Sainte-Maxence. Le public en passant pourra voter pour sa photo préférée. Les votants se sont exprimés pendant une semaine.

Les photos restèrent pratiquement toute une année en place avant d’être remplacées par une autre thématique. Depuis nos expositions se sont toutes faites dans la galerie du centre commercial Val d’Halatte qui venait d’ouvrir ses portes. L’exposition dure d’un samedi au samedi suivant pendant les vacances de Toussaint et les votants sont environ un millier.  

Cette année encore, que vous soyez débutants ou photographes confirmés, envoyez nous vos photos. Vous avez toutes vos chances même si c’est votre toute première photo d’insecte.

Nous attendons aussi les photos des jeunes de moins de 18 ans car depuis 6 années, il y a un prix du jury spécialement pour eux.

Pour en savoir plus

- règlement

- bordereau d'envoi

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Publié le 20 Juillet 2020

Frelon européen ©Frédéric Cleton sélectionné à notre Concours 2015

Frelon européen ©Frédéric Cleton sélectionné à notre Concours 2015

Une guêpière vous savez ce que c’est, bien sûr. C’est une pièce de lingerie qui donne aux dames une taille de guêpe. Je ne vous propose pas de photo, désolé, mais nous allons bien parler de guêpes, ces guêpes qui troublent nos repas et nos pique-niques l’été et dont nous redoutons la piqûre.

Guêpiaire est un terme d’entomologie un peu perdu de vue. Le Littré nous dit qu’un guêpiaire – nom masculin - est un genre d'insectes hyménoptères, comme d’ailleurs un apiaire est un insecte qui appartient à la tribu des abeilles. Mais ce mot est aussi un adjectif qualifiant ce qui se rapporte aux abeilles, insectes que nous préférons et de loin aux guêpes

Je vous parle de guêpiaire parce que pour présenter quelques photos, je me sers d’un texte de Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de La Marck, dit Jean-Baptiste de Lamarck 1744-1829, qui s’est consacré à la zoologie des insectes et des vers. Il aurait été celui qui pour la première fois a utilisé le terme de biologie pour la science qui étudie les êtres vivants. Précurseur de Charles Darwin, il a proposé une théorie de l’évolution. L’ouvrage que j’ai utilisé est Histoire naturelle des animaux sans vertèbres paru entre 1815 et 1822, il y a donc 200 ans.

Ne confondez pas guêpière et guêpiaire

« Les guêpiaires sociales, non-seulement sont remarquables parce qu’elles vivent en société, mais en outre, en ce que chaque espèce se compose de trois sortes d’individus, de mâles, de femelles et de neutres. Ces derniers néanmoins ne paraissent être encore que des femelles sans sexe, c’est-à-dire, dont le sexe est avorté. Ces trois sortes d’individus forment de sociétés quelquefois nombreuses, selon l’espèce. Ils construisent des nids singuliers, en partie formés de matières diverses, et dont l’enveloppe externe semble, soit papyracée, soit cartonneuse. Dans leur intérieur, on trouve au moins un plan couvert d’alvéoles ; et, dans certains, cet intérieur est divisé par des cloisons transverses dont chacune est chargées d’alvéoles d’un seul côté. Ces guêpiaires sociales ne sont partagés qu’en deux genres : les guêpes et les polistes. »

Remarquez que chez Lamarck « Guêpiaire » est un nom féminin. Il y a de quoi se perdre et perdre son latin.

 

La guêpe et l'avocat © Joël Tribhout

La guêpe et l'avocat © Joël Tribhout

« Les guêpes

Antennes brisées, de douze ou treize articles, renflées vers leur sommet en massue oblongue et pointue. Quatre palpes. Mandibules fortes, tronquées obliquement et dentées à leur extrémité. Bord antérieur du chaperon largement tronqué, ayant une dent de chaque côté.

Corps oblong, ayant l’’abdomen attaché par un pédicule très court. Ailes supérieures plissées ou pliées en deux, étroites. Trois sortes d’individus, tous ailés, vivant en société dans un nid commun. Larves apodes. »

« Observations : Quoique les guêpes aient les antennes brisées ou coudées comme les abeilles, on les distingue au premier aspect, par leurs ailes étroites et plissées ou pliées en deux longitudinalement ; par leur corps plus grêle en général, moins velu, et même presque glabre ; enfin, par leur trompe très courte, et leurs mandibules fortes et grandes.

Leur corps est ordinairement varié de jaune et de noir. Leurs yeux sont en forme de reins ; et leur trompe ou langue est large, échancrée, avec un filet de chaque côté. Leur larve est petite, vermiforme et sans pattes."

A l'abreuvoir : abeille et frelon Vespa orientalis , ile de Paros (Grèce) © Roger Puff

A l'abreuvoir : abeille et frelon Vespa orientalis , ile de Paros (Grèce) © Roger Puff

"Les guêpes formant des sociétés composées de trois sortes d’individus, les femelles et les neutres seulement travaillent à la construction de leur nid. En réduisant en forme de pâte des parcelles de vieux bois ou d’écorce, elles en construisent leur guêpier, savoir ses rayons ou gâteaux et l’enveloppe commune, d’une matière analogue à du papier ou du carton. Leur guêpier est suspendu en dessus par un ou plusieurs pédicules, et les rayons qu’il contient, tantôt en petit nombre et tantôt fort nombreux, sont horizontaux, et ont leur face intérieure seulement garnie de cellules verticales hexagones. Les femelles ne pondent qu’un œuf dans chaque cellule, y joignent une provision de nourriture pour la jeune larve, et ensuite ferment la cellule.

Les sociétés de guêpes ne subsistent que jusques vers le milieu de l’automne. Alors les neutres tuent les larves qui n’ont pas eu le temps de se transformer ; les autres périssent pour la plupart, et quelques femelles qui survivent à la mauvaise saison, travaillent, au printemps, à fonder une nouvelle colonie.

Les guêpes ne sont guère connues en général, que par les ravages qu’elles font dans nos jardins, en dévorant nos meilleurs fruits. Elles se nourrissent aussi d’insectes et même de viande. Elles font leur nid dans la terre, dans l’intérieur des vieux bois, et souvent dans les greniers des maisons. Leur approche est toujours à redouter. »

Frelon asiatique et Cantharide sur une ombellifère © Roger Puff

Frelon asiatique et Cantharide sur une ombellifère © Roger Puff

Lamarck présente quelques espèces et débute par le frelon Vespa crabro, l’européen bien sûr.

Guêpe frelon, Vespa crabro : « Habite en Europe. Grosse guêpe qui fait son nid dans les creux des vieux arbres, et quelquefois dans les charpentes des greniers. »

L’asiatique, Vespa velutina, n’est pas encore connu et ne fait pas la hantise des apiculteurs et le bonheur des journalistes, mais qui les uns et les autres le vouent aux gémonies … De même il ne présente pas le frelon oriental, Vespa orientalis, qu'on trouve dans le sud de l'Europe depuis presque toujours.

Il poursuit par quelques espèces de guêpes. Notez qu'aujourd’hui le nom Vespa est réservé aux frelons, les autres Vespinae, sont nommées Vespula.

Guêpe commune, Vespa vulgaris (aujourd’hui Vespula vulgaris: « Habite en Europe. Elle est fort commune, moins grosse que la précédente, plus brillante par ses deux couleurs, le noir et le jaune, et fait son nid dans les toits. Une de ses variétés fait le siens dans la terre. »

Guêpe de Holstein, Vespa holsatica (aujourd’hui c’est Dolichovespula sylvestris, Scopoli 1763) : « Habite en Europe. Se trouve aux environs de Paris. Elle fait un guêpier oviforme, à enveloppe triple, dont les pièces sont minces et inégales ».

Il cite encore la Guêpe fauve, Vespa rufa (Vespula rufa) qui habite le nord de l’Europe et la Guêpe à une bande, Vespa ciincta, qui habite les Indes orientales… Et c’est tout.

Aujourd’hui mon guide Flammarion me donne d’autres espèces Vespula germanica (le guêpe germanique), V. austriaca , V. saxonica, V. sylvestris, V. norwegica, V. adulterina. Pas évidente à distinguer. Il faut pour ce faire bien observer les dessins de l’abdomen, et surtout ceux de la face, du clyteus. Par exemple V. vulgaris et V. germanica sont très semblables, mais V. germanica possède trois points noirs sur la face alors que V. vulgaris présente une espèce de flèche, V. germanica a des points noirs sur l’abdomen, V. vulgaris n’en a pas. Et ce n’est pas tout il y a encore quelques petits détails qui font qu’une photo ne suffit pas pour les déterminer avec certitude.

La guêpe et le bourdon © Joël Tribhout

La guêpe et le bourdon © Joël Tribhout

Mais vous allez me demander à quoi peuvent bien servir ces insectes bien embêtants. Sachez que les guêpes non seulement contribuent à la pollinisation, mais elles ont un rôle important dans la régulation de populations d’insectes, mouches ou papillons qui pourraient être nuisibles aux cultures. Ce sont des agents de la lutte biologique. Elles rendent donc d’importants services écosystémiques.

L’article « Guêpe » de Lamarck ne concerne que la sous-famille des Vespinae, comprenant les genres Vespa, Vespula, Dolichovespula. La famille est Vespidae. Elle comprend une autre sous-famille de guêpes sociales, Polistinae, que Lamarck présente à la suite le genre Polistes. Cette famille aussi comprend deux sous-familles de guêpes solitaires Eumaninae et Masarinae? dont il ne sera pas question ici.

Nid de Polistes (Gers 2016) © Roger Puff

Nid de Polistes (Gers 2016) © Roger Puff

« Polistes* : Antennes brisées, en massue allongée, finissant en pointe. Mandibules non tronquées, dentées en leur côté interne. Milieu du bord antérieur du chaperon avancé en pointe. Corps subovale, abdomen pédiculé. »

« Observations Les polistes sont des guêpiaires sociales tellement voisine du genre guêpe par leurs rapports, qu’on aurait pu ne les en pas distinguer. Cependant, comme ces guêpiaires diffèrent des guêpes proprement dites par la forme de leurs mandibules et par celle du chaperon, nous avons adopté le genre qu’en a formé M. Latreillle.

Ces guêpiaires ont aussi l’espèce composée de trois sortes d’individus, tous ailés, savoir des mâles, des femelles et des neutres. Leurs ailes sont plissées ou pliées en deux longitudinalement, et, comme elles, visent en société ; leur nid contient une ou plusieurs gâteaux alvéolaires. Parmi leurs espèces, les une sont indigènes, les autres sont exotiques. »

Lamarck nous présente quelques espèces.

« Poliste français : Polistes gallica : habite l’Europe australe, la France. Son nid a la forme d’une rose demi-ouverte et de couleur cendrée ; il est fixé sur un rameau de plante. »

Il cite une autre espèce locale : Poliste diadème, Polistes diadea. Ce serait l’espèce nommée aujourd’hui Polistes nympha.

En fait on considère aujourd’hui que ce que Lamarck nomme Polistes gallica, correspond en fait à deux espèces distinctes Polistes gallicus et Polistes dominulus, qui serait le vrai « Poliste gaulois ». Là encore ce qui permet de bien distinguer les espèces c’est le clypeus, à savoir la partie de la tête au-dessus des mandibules. Vous conviendrez que les photographes ne nous le montrent pas souvent, car il faut regarder l’insecte dans les yeux, j’aurais bien écrit dans le blanc des yeux, mais ce serait difficile, vu qu’il n’en a pas… On repère les polistes par leurs longues pattes postérieures qui trainent derrière elles en vol.

Lamarck cite une kyrielle de polistes exotiques : Poliste boucher, P. lanio au Brésil ; Poliste annulaire, P. annularis en Amérique septentrionale ; Poliste hébraïque, P. hebrœa en Indes orientales ; Poliste cartonnière, P. chartaria à Cayenne, « elle construit de grands guêpiers allongés, pendant aux branches des arbres, dont l’enveloppe est de carton, et dont l’ouverture est un trou central » ; Poliste tatue, P. tatua à Cayenne, « elle construit un grand nid en mauvais carton, allongé en cloche, pendant aux branches arbres ; et dont l’ouverture est un trou marginal ».

La piqûre d’une guêpe poliste, comme celle de tout hyménoptère, est douloureuse et dangereuse pour les personnes allergiques, mais ces espèces ne sont pas agressives si l’on ne les dérange pas au nid.

NdR. Les photos de guêpes de toutes sortes et de polistes, bien entendu, sont parfaitement recevables à notre grand concours photos 'Insectes de France". Attention Vespa orientalis ne serait malheureusement pas acceptable... on le le trouve pas encore en France, mais il est au sud de l'Italie. Pour en savoir plus sur le frelon asiatique et les autres espèces de frelon la référence est le site du Muséum national d'Histoire naturelle.

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Publié le 14 Juillet 2020

Crocothemis écarlate ©Roger Puff

Crocothemis écarlate ©Roger Puff

L'Agrion de l'Oise propose :
 
- Samedi 18 juillet : 14h30 "Insectes pour les débutants" à la Mare aux Daims au Parc du Château de Verneuil-en-Halatte avec possibilité de prolonger l’après-midi par le parcours guidé du Sentier de la Biodiversité (2500 m)
 
- Mardi 21 juillet : 14h30 "Sortie entomo-photo" aux Etangs de Commelles
(attention initialement prévue le 28/07, avancée au 21/07)
organisation de co-voiturage possible depuis Verneuil-en-Halatte ou Pont-Ste-Maxence
 
- Jeudi 13 août : 14h30 "Insectes pour les débutants" à la Mare aux Daims au Parc du Château de Verneuil-en-Halatte
 
- Jeudi 27 août : 20h30 "Sortie nocturne" Verneuil-en-Halatte
 
Sur réservation au 06 25 00 21 26 ou lagriondeloise@orange.fr
Gratuit - ouvert à tous adhérents ou non, petits et grands -
Nombre de personnes limité

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Publié le 11 Juillet 2020

"Miss Yeux d'Or", la chrysophe verte ©Philippe Meurant sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

"Miss Yeux d'Or", la chrysophe verte ©Philippe Meurant sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

Un ouvrage ancien nous présente l’Hémérobe perle, Hemerobius perla. Pour nous aujourd’hui c’est Chrysopa perla, le "lion des pucerons", parfois appelée Chrysope verte. Cet insecte appartient de l’ordre des Névroptères (Neuroptera), famille des Chrysopidés.

J’espère que vous apprécierez le style de Pierre Moulin du Coudray de la Blanchère (1821-1880), chevalier de l’ordre royal de Gustave Wasa de Suède, ancien élève de l’Ecole impériale forestière, garde forestier, chimiste, ichtyologue, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. et surtout un des premiers savants français à appliquer la photographie à ses recherches d’histoire naturelle.

Ce texte est extrait de l'ouvrage Amis et Ennemis de l’Horticulteur, Illustré de 118 vignettes de A. Mesnel, paru chez Marquis, Editeur rue Monsieur-le-Prince à Paris en 1872

Parthénogénèse de pucerons © Frédéric Dariet, sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

Parthénogénèse de pucerons © Frédéric Dariet, sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

La nature a mis autant qu’elle l’a pu, et par beaucoup de moyens divers, un frein à l’effroyable multiplication de la matière végétale qui eût envahi l’aire terrestre avec une telle prodigalité, que les plus faibles espèces seraient bientôt mortes sous la croissance des plus rustiques. Les pucerons sont probablement quelques-uns des modérateurs de cette force merveilleuse.

Comment agissent-ils ? Probablement par transformation en chair de la sève féculente ou sucrée qu’ils absorbent sans relâche.

L'homme cultivant, pour son profit ou pour son agrément, des plantes qu’il agglomère en grandes masses, aide considérablement à la reproduction de leurs parasites, et si certains végétaux ne semblent pas affectés par la présence de légions de pucerons, bon nombre d’autres en meurent bel et bien. Les feuilles épuisées, s'altèrent, noircissent, et tombent avant d’avoir apporté au végétal le tribut suffisant de leur coopérative activité ; les jeunes pousses se fanent altérées ; les branches ne prennent par conséquent plus d’accroissement en longueur et la plante périt. Tout bien considéré, - et nous nous appesantirons sur ce sujet quand nous étudierons les pucerons et leurs dégâts, - nous devons considérer comme un ami et un auxiliaire tout ennemi des pucerons.

Ephémère (Ordre des Ephemeroptera) "L'Equilibriste © Yanis Langlois, 1er Prix du Jury "jeunes" Concours 2017 "Insectes de France"

Ephémère (Ordre des Ephemeroptera) "L'Equilibriste © Yanis Langlois, 1er Prix du Jury "jeunes" Concours 2017 "Insectes de France"

Les hémérobes sont dans ce cas, mais souvent à l’état de larves, car, à l’état d’insecte parfait, ils ne songent qu’à perpétuer leur espèce, et leur vie ailée doit être assez courte ; cependant, moins qu’on le supposerait, car la forme de leur bouche semble indiquer un animal carnassier. S‘ils se nourrissent, c’est pour soutenir leur vie : leur vie a donc une certaine durée.

L’éphémère, qui vole quelques heures, pond et meurt, n’a point à sa préoccuper de quérir sa proie, et les organes qui lui servirait à cela demeurant à l’état d’ébauche, comme membres inutiles. L’hémérobe, au contraire, porte des mandibules cornées et fortement échancrées en dedans.

Il est cependant un frêle animal !

Deux Demoiselles (Ordre des Odonates) : couple de caloptéryx éclatants "Séduction" © Henri Deloison sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

Deux Demoiselles (Ordre des Odonates) : couple de caloptéryx éclatants "Séduction" © Henri Deloison sélectionné Concours 2019 "Insectes de France"

Le soir d’un beau jour d’été, à la campagne, tout le monde a vu s’introduire par les fenêtres ouvertes et voler contre les vitres fermées, un petit insecte verdâtre, à ailes grandes pour sa taille, vertes aussi, et bien marquées d’un réseau de mailles transparentes, noirâtres ; à corps mous, rappelant la forme générale des Demoiselles, avec une ligne rouge sur le haut de la tête. Ce petit insecte est l’Hémérobe perle, un des plus communs de notre pays, au moins dans le nord et le centre de la France.

Chrysope verte et coléoptère longicorne Corymbia rubra mâle sur fleurs de Pyracantha ©Roger Puff

Chrysope verte et coléoptère longicorne Corymbia rubra mâle sur fleurs de Pyracantha ©Roger Puff

Ce petit insecte est l’Hémérobe perle, un des plus communs de notre pays, au moins dans le nord et le centre de la France.

Pourquoi le nomme-t-on Hémérobe perle ? Sans doute parce que ses yeux saillants et brillants ressemblent à deux perles d’un vert doré resplendissant.

Ne prenez pas entre vos doigts ce joli petit névroptère, à moins que vous ne vouliez sentir vos mains imprégnées d’une persistante odeur d’excréments que personne ne recherche ! C’est le revers de la médaille. Chaque insecte a sa défense toujours prête.

Chrysope ©Joël Tribhout

Chrysope ©Joël Tribhout

La femelle pond à la partie inférieure des feuilles ou des branches, quelquefois au pourtour des premières, une douzaine de petits œufs blanchâtres et ovales qui n’adhèrent point directement au végétal, mais sont placés à l’extrémité d’un pédicule, long d’un quart de centimètre, fin comme un cheveu et pondu ou secrété par la mère en déposant son œuf. On ne sait pas encore comment ce curieux pédicule est produit et attaché à la femelle : il est probable que l’extrémité de l’abdomen secrète une gomme coagulable par l’air. La femelle appuie l’extrémité de sa filière sur la feuille, relève l’abdomen en secrétant son fil, qui se solidifie, et, dans cette position, pond un œuf qui demeure collé à la pointe du cheveu. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle place ses œufs en éventail, les uns à côté des autres, sans cependant qu’ils se touchent et toujours dans le voisinage des pucerons.

Le Fourmilion (Ordre des Neuroptera) © Philippe Delmer, Prix d'Honneur Concours 2019 "Insectes de France"

Le Fourmilion (Ordre des Neuroptera) © Philippe Delmer, Prix d'Honneur Concours 2019 "Insectes de France"

Les petites larves qui naissent de là sont jaunâtres avec une ou deux lignes un peu roses sur le dos et les côtés piquetés d’une rangée de points noirs. Elles sont éminemment carnassières, et, malgré leur petitesse, elles font une énorme déconfiture de pucerons et de larves. Il ne faut pas oublier de dire qu’elles sont admirablement armées pour cela de deux longues mandibules en pinces crochues et creuses, - tout à fait analogues à celles du fourmi-lion, - au moyen desquelles elles pincent et sucent à la fois les proies qu’elles saisissent et les vident en un clin d’œil.

Chrysope ©Joël Tribhout

Chrysope ©Joël Tribhout

Quelques hémérobes ne trouvent rien de mieux à faire de ces peux vides que de les jeter sur leur dos pour s’en former un manteau imperméable. Mais la plupart jettent là où ils se trouvent la peau de puceron vidé, - comme on jette une noix mangée, - et ils passent à un autre… ; aussi leur champ de carnage est-il facilement reconnaissable à ces petites coques blanchâtres. Il faut quinze jours à ces larves toujours dévorant, suçant sans relâche, pour arriver à leur entier développement.

M. Audoin en a vu une dévorer de suite seize chenilles de pyrales à la suite l’une de l’autre, ce qui donne une idée de la prodigieuses quantité de pucerons qu’une seule de ces larves peut et doit détruire dans sa vie.

Chrysope ©Joël Tribhout

Chrysope ©Joël Tribhout

Cependant le moment de la métamorphose venu, l’hémérobe pourvoit à sa sûreté en se filant un petit cocon de soie blanche dans lequel il se transforme d’abord en nymphe, puis en insecte parfait. Ce cocon est de forme sphérique, mais à petit, comparé à la grosseur de la larve, qui se contracte en le faisant et en s’y enfermant. Le tissu en est d’ailleurs excessivement fin et serré. Au bout de quinze jours, elle en sort pour commencer sa vie aérienne.

Les hémérobes qui ne parviennent pas à filer leur cocon que vers la fin de l’automne, passent l’hiver dans leur habitation, qu’ils placent sur la tige ou les branches, et ne se réveillent qu’au printemps à l’état d’insecte parfait. Il est probable que ce sont ceux d’une deuxième, troisième ou quatrième ponte, ce qui dépend de la température.

Telles sont les mœurs d’un des meilleurs amis de l’horticulteur.

Pourquoi faut-il que la multiplication de cet auxiliaire ne soit encore à la portée de l’homme ! Combien de fois, d’ailleurs, quand il s’agira d’insectes utiles, ne ferons-nous pas le même souhait ?

Extrait de Amis et Ennemis de l’Horticulteur par H. de la Blanchère, 1872

 

NdR. Aujourd'hui le biocontrôle (lutte biologique) est enfin à la portée de l'homme. Il fait notamment appel à des lâchers de larves de chrysopes, produites par des entreprises spécialisées, pour lutter contre les pucerons, les thrips, les tigres du platane, les cochenilles. Le rêve du jardinier de 1872 s'est réalisé.

Certaines des illustrations sont des photos sélctionnées ou primées à notre concours "Insectes de France". participez à la 7ème l'édition 2020. Pour en savoir plus cliquer ici et découvrez l'Ephémère de Sébastien Gilbert 1er Prix du Jury 2019

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Publié le 7 Juillet 2020

Hanneton commun © Michel Huyvaert

Hanneton commun © Michel Huyvaert

Voici mes dernières photos d'insectes prises lors du confinement (des humains) entre le 7 mai et la libération du 11 mai 2020. Toujours, bien sûr, dans un rayon de moins d'un kilomètre de chez moi .

Pas de problème pour trouver un hanneton commun, Melolontha melolontha, sur le sentier de la promenade du photographe (cette année les hannetons sont très nombreux ). Attendre que l'insecte déploie ses antennes en feuillets et compter les lamelles : ici 7 lamelles : c'est un mâle.

Azuré commun femelle © Michel Huyvaert

Azuré commun femelle © Michel Huyvaert

Dans une friche au Tremblay , un Azuré Commun femelle (ou Argus bleu ou Azuré de la Bugrane, Polyommatus icarus), amateur de prairies fleuries.

Fadet commun © Michel Huyvaert

Fadet commun © Michel Huyvaert

Dans la même friche, un autre papillon, le Fadet commun, Coenonympha pamphilus, qui apprécie les graminées et les landes à bruyères, mais ici que des graminées.

Ichneumon fascié © Michel Huyvaert

Ichneumon fascié © Michel Huyvaert

A la lisière d'une haie, un insecte vole en se balançant avec ses longues pattes jaunes trainant en arrière. Il se pose sur une feuille :Il ressemble à la Guêpe Poliste  par son attitude , mais avec la photo je parviens à déterminer que c' est bien un Hyménoptère, probablement Metopuis dentatus, l'Ichneumon fascié.

la demoiselle non identifiée © Michel Huyvaert

la demoiselle non identifiée © Michel Huyvaert

Voilà une Demoiselle, sans doute une espèce d'Agrion, un jeune je pense, mais je ne peux l'identifier formellement.

Nid d'Hyponomeute © Michel Huyvaert

Nid d'Hyponomeute © Michel Huyvaert

Dans une toile, un amas de chenilles. Elles sont aussi "confinées " que nous. Coïncidence, ce sera ma dernière photo prise  au cours de la période du confinement. Après recherche, je les identifie comme des chenilles tisseuses et pensionnaires d'une toile communautaire de papillon Hypononmeute. Il y a une dizaine d'espèces d'hyponomeutes du fusain, du cerisier, du saule, du pommier, du poirier, du sorbier des oiseleurs, etc.  Elles consomment les feuilles des arbres. Ici ce doit être l'Hyponomeute du fusain, Yponomeuta cagnagella.

Ce sera mon dernier papier de photographe confiné. A présent je vais enfin pouvoir explorer de bien plus vastes zones. Mais j'ai déjà pas mal de matière pour participer au concours photo de l'Agrion de l'Oise. Faites comme moi, vous avez jusqu'au 10 septembre minuit pour envoyer 3 photos d'insectes de France.

Michel Huyvaert

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