Claire Villemant. Attachée honoraire du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN)

Les indiens Wayana occupent un vaste territoire à la frontière entre Brésil, Suriname et Guyane française. Plus de 2000 d’entre eux vivent dans une dizaine de villages du Haut-Maroni (Guyane) où leur population connaît depuis plusieurs années de profondes transformations socio-culturelles. Leur rituel de revitalisation, l’Eputop (Maraké en français), qui comprend l’application sur le corps de nattes couvertes de fourmis et de guêpes vivantes, n’a pas eu lieu depuis 2004. Il est aujourd’hui menacé de disparition avec les chants rituels et les ornements qui lui sont associés, mais aussi les connaissances traditionnelles sur les différentes espèces d’insectes piqueurs utilisées. Des ethnologues du CNRS et du MNHN ont entrepris de traduire ces chants et de comprendre la place du rituel Eputop dans la vie sociale des Wayana. En 2021, lors de la mission Eputop, ils ont invité des entomologistes et des dessinateurs pour identifier et dessiner les fourmis et les guêpes utilisées dans ce rituel. Des séances de dessin ont été organisées dans les écoles pour permettre aux enfants guyanais de découvrir les techniques du dessin scientifique et participer à un concours de dessins de fourmi. Un livre et un jeu de cartes ont été publiés depuis pour aider les jeunes Wayana à garder ces traditions en mémoire.