Publié le 28 Avril 2020
L’objectif de ce voyage n’était pas de faire un retour sur l’histoire de ce pays que vous connaissez tous, mais de partir à la découverte d’un monde animal fascinant lors de safaris dans le parc Kruger et au Swaziland et de photographier quelques spécimens d’insectes. Passer en quelque sorte du très gros à l’infiniment petit.
Beaucoup de personnes vont en Afrique du Sud pour la richesse de sa faune qui est l’une des plus variée au monde. On dénombre, dit-on, 147 espèces de mammifères, 500 d’oiseaux et plus de 100 reptiles. Il faut, pour beaucoup de personnes, voir et pixelliser le Big Five qui représente cinq mammifères africains (rhinocéros, lion, léopard, éléphant et buffle). Comme c’était mon premier séjour en Afrique du Sud et mon premier safari, le Big Five n’était pas une priorité.
Être sur le terrain et voir ces animaux autrement que dans un zoo, voilà ce qui primait pour moi. Notre périple ira de Johannesburg à Cape Town. La première visite sera pour Soweto, un quartier situé à 15 km de Johannesburg. Le déjeuner se passe au restaurant Sakhumzi situé dans la célèbre rue Vilikazi. C’est la seule rue au monde au vécurent deux prix Nobel de la paix, l’archevêque Desmond Tutu et Nelson Mandela. Ce restaurant est un ancien shebeen, un bar illégal durant l’apartheid. Le menu est varié avec des spécialités locales telles que : beignets et surtout le mogodu (tripes) et le pap (purée de farine de maïs). Nous ne pouvions faire l’impasse sur l’Apartheid Museum. Nous sommes transportés dans les townships des années 1970/1980 où nous vivons au rythme violent des populations noires de l’époque. Puis nous prenons la direction de Pretoria qui fut fondée en 1855.
Ses quartiers aérés, et ses milliers d’arbres jacarandas lui confère un certain charme mais la cité afrikaner, encore conservatrice, garde toutefois une atmosphère rigide. Nous prenons de la hauteur pour admirer la statue en bronze de Nelson Mandela de 9 mètres de haut pour 4,5 tonnes.
Nous quittons la ville pour la région de Mpumalanga. En chemin, nous faisons un arrêt dans un village N’Débélé et découvrons cette tribu africaine très riche en couleurs.
C’est dans une végétation luxuriante que je photographie mon premier insecte, une Cétoine du genre Pachnoda...
...et un tisserin intermédiaire, une variété de passereau qui tisse son nid à l’envers et qui m’observe.
Quelques mètres plus loin, un magnifique Euplecte ignicolore pose pour la photo au coucher du soleil.
Le lendemain, nous partons visiter la pittoresque Pilgrim’s rest (le repos du pèlerin), qui fut l’une des premières villes minières d’Afrique du Sud.
Aujourd’hui c’est une ville musée classée monument historique. J’ai pu voir et photographier une araignée "perles" géante sur sa toile.
A quelques kilomètres de là, voici Blyde River Canyon, semblable aux plus impressionnants canyons américains. Avec ses à-pics vertigineux de 800 mètres, le Blyde River est unique en son genre sur le continent africain. Il s’étend sur près de 30 km et abrite l’une des merveilles géologiques de l’Afrique australe, les Bourke’s Luck Potholes ou les marmites géantes. D’aspect lunaire, ce sont des cavités cylindriques creusées par l’érosion et qui portèrent chance au prospecteur Bourke car il y trouva de l’or.
Un chemin nous emmène vers un paysage grandiose qui nous laisse sans voix, nous sommes au bout du monde.
Avant de partir pour le Parc Kruger, une troupe de danseurs nous fait une démonstration très physique en dansant le Gumboot (bottes en caoutchouc).
Voilà !... Nous sommes arrivés dans la réserve privée du parc Kruger. Ce parc d’une superficie d’environ 19 000 km2 et qui s’étend sur plus de 340 km, fut créé en 1898 par le président Paul Krüger. Ce territoire ressemble à une immense plaine recouverte d’herbe rase et de bush (broussailles d’épineux), propices à la vie sauvage. Notre lodge est perdu au cœur de la réserve.
Le voilà enfin notre tout premier safari et nous sommes sous le charme. Il est 16 h et notre 4x4 nous emmène à la rencontre de notre premier éléphant. Nous stoppons à quelques mètres de lui. Pas un son ne sort de nos bouches, seul le bruit léger du déclencheur rompt le silence.
Nous repartons lentement et au bout de quelques minutes, voici Dame Girafe dans sa magnifique robe tachetée de marron.
Puis un zèbre prend la pose...
... et laisse la place à une maman rhinocéros blanc et son petit, qui est resté seize mois dans son ventre. Si leur vue laisse à désirer, leur odorat est quant à lui très développé.
Sur une hauteur, des Impalas font la discussion.
Le soleil doucement décline et nous voici au bord d’un étang pour déguster une boisson au coucher du soleil. Sur une eau dorée, un crocodile nous surveille.
Le lendemain, départ aux aurores sur les pistes de la concession du lodge. Nous ne verrons pas de lion, ni de léopard mais notre ranger sur ma demande s’arrête en pleine piste. Que se passe-t-il ? Je lui demande si je peux descendre pour photographier un bousier qui roule sa boule. Il hésite, regarde aux alentours et me lève le pouce. Je suis aussi heureux que si j’avais rencontré un lion. La séance photo est rapide car il roule sa boule d’excréments qui peut-être de vingt à quarante fois plus grosse que lui. Je réussi quand même à le filmer avant que le ranger ne s’impatiente.
L’après-midi est libre et j’en profite pour débusquer quelques petites bêtes. Surprise !... à quelques pas de notre chambre, je découvre un scorpion (genre Opistophtalmus) qui se laisse pixelliser.
Plus loin, un lézard à queue bleue (Tropidosaura montana) ne me laisse que quelques secondes pour le prendre en photo et détale se cacher entre deux pierres.
Un Petit Monarque ou Monarque Africain (Danaus chrysippus) vient se poser à quelques mètres de moi et sitôt pris, sitôt envolé.
Je m’aventure au-delà de ce qui est autorisé mais sans prendre le risque de tomber nez à nez avec un animal bien plus gros que mes insectes quand je vois sur une branche, un scarabée Eleodes tricostata.
Tout ceci m’a donné chaud. De retour dans le bungalow un papillon de nuit s’est posé sur la porte d’entrée, c’est un Thyretes caffra.
Après une douche aménagée à l’extérieur, je surprends une guêpe toute noire de la famille des Ichneumonidae qui vient boire dans un reste de flaque. Elle répètera ce manège plusieurs fois, ce qui me laisse penser qu’elle était de corvée d’eau pour sa tribu.
Je surprends une autre guêpe Ichneumon à pattes jaunes celle-là, posée sur le rideau de la chambre.
A suivre
Photos et Texte de Joël Tribhout