Publié le 27 Mars 2020
Une fois qu’elle a mangé la coque de son œuf,
Une chenille sèche son habit tout neuf,
Puis elle passe son temps à bien festoyer,
Prenant de l’embonpoint à s’en inquiéter.
Sa fine peau n’étant pas extensible,
L’éclatement devient vite possible,
N’ayant pas trouvé d’autres solutions,
Elle décide de cesser toute mastication.
Ce petit corps bien grassouillet,
Devient un mets de choix pour insectes carnivores,
Mantes Religieuses ou bien araignées,
Mais beaucoup d’autres animaux encore.
Devant autant d’ennemis,
La chenille n’est pas démunie,
Car elle a trouvé comme fidèle amie,
Un insecte petit appelé fourmi.
La fourmi passe sa vie au travail,
Elevant des pucerons comme du bétail,
D’autres façonnent telles des boulangères,
Des miches de pain de qualité première.
Aider la chenille est son intérêt,
Surtout que celle-ci possède un trésor,
La fourmi à l’avance en est tout excitée,
Dans la fourmilière elle l’entraîne d’abord.
Une fois sous terre étendue au chaud,
La chenille offre son miellat nouveau,
En échange de ce liquide divin,
De larves elle se gavera cela est certain.
Moralité
La chenille gourmande et un brin rusée,
Avec la fourmi un contrat a signé,
Son corps comme monnaie elle lui a offert,
En échange elle reçut le gîte et le couvert.
Joël Tribhout
P.S. ce mode de vie n'est pas celui de la chenille du Machaon, mais c'est, par exemple, celui de l'Azuré du serpolet (Maculinea arion)